Bouc in the game


Avec un coup de pousse, le vivant finit parfois par faire son retour.  

L'industrie fossile multiplie les fuites de méthane

Ça gaze (hélas). Malgré la pandémie, les fuites de méthane provoquées par l'industrie fossile se sont multipliées depuis le début de l'année, comme le révèlent des observations satellitaires.

Le méthane (CH4) est un gaz à effet de serre au pouvoir de réchauffement 28 fois plus important que le dioxyde de carbone (CO2) sur 100 ans. Et 86 fois plus à court terme, sur 20 ans. Les activités gazières et pétrolières laissent souvent échapper de larges quantités de celui qu'on nomme également « gaz naturel ». 

Au cours des huit premiers mois de l'année, le nombre de fuites a augmenté de 32% par rapport à la même période en 2020. C'est ce que révèle Kayrros, cabinet français spécialisé dans l'analyse de données. Pour s'en convaincre, ses membres ont passé au crible les observations faites par le satellite Sentinel-5P de l'Agence spatiale européenne. 

Dans une spectaculaire enquête publiée en décembre dernier, le New York Times avait utilisé des outils permettant de révéler les fuites de méthane de l'industrie fossile © Capture d'écran du NYT

C'est en Algérie, en Russie et au Turkménistan que la hausse est la plus forte. Les Etats-Unis font également partie des principaux contributeurs : un pipeline défectueux a laissé échapper jusqu'à 150 tonnes de gaz par heure. Et la situation devrait empirer alors qu'en août, Donald Trump a mis fin à l'obligation de détecter et de réparer les fuites de méthane. 
Pour la seule année 2019, les analystes de Kayrros ont mesuré un total de 10 millions de tonnes de méthane ainsi libéré, soit « l'équivalent de plus de 800 millions de tonnes de CO2 ». Un peu moins de deux fois les émissions totales de la France (les Echos). 

Mercredi 14 octobre, la Commission européenne a présenté son plan pour réduire de 35% les émissions de méthane d'ici 2030, un plan détaillé par Actu-environnement. Parmi ses propositions : interdire certaines des pratiques les plus sales de l'industrie fossile comme le fait de laisser volontairement s'échapper le gaz (dégazage de routine) ou de le brûler sur place (torchage). Plus d'informations dans le Washington Post (en anglais). 

• Vendredi soir, la branche bordelaise d'Extinction Rebellion a dégonflé les pneus de 220 SUV pour attirer l'attention de leur propriétaire sur leur désastreux bilan écologique. Les jours précédents, le groupe s’était équipé de gilets jaunes pour tracer quelque 900 mètres de nouvelles pistes cyclables à travers la ville et avait mis hors service près de 200 trottinettes électriques20 Minutes


• Vendredi, les député•e•s ont voté un amendement au projet de loi de finance excluant l’huile de soja et les PFAD - des résidus d’huile de palme - de la liste des biocarburants qui bénéficient d'allègements fiscaux. Examiné en première lecture, le texte qui doit établir le budget 2021 fera encore quelques allers-retours entre l’Assemblée nationale et le Sénat avant une éventuelle adoption de cet amendement - BFM TV (AFP) 

Des laboratoires français veulent réduire leur empreinte carbone

Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Des scientifiques ont élaboré un outil qui doit permettre aux laboratoires d'alléger le bilan carbone - parfois lourd - de leurs activités.

Elles et ils sont les mieux informé•e•s au sujet de la crise climatique, et pourtant. Voyages en avion, machines gourmandes en énergie... certain•e•s chercheur•euse•s sont des contributeur•rice•s de premier plan au réchauffement.

Pour tenter de résoudre ce hiatus, des scientifiques ont créé, en 2019, le collectif Labos 1point5. Une référence à l'objectif, énoncé par l'Accord de Paris, de contenir l'élévation de la température à moins de 1.5°C. Des sciences dures aux sciences humaines, la structure est suivie par plus de 2 000 scientifiques, peut-on lire sur son site. « Empreinte », « coordination », « expérimentation »... Sept équipes planchent sur différents sujets dans le but d'analyser plus précisément l'impact de la recherche, de proposer des trajectoires de réduction des émissions et des solutions nouvelles. 

Jeudi, le collectif a lancé GES 1point5. Mis gratuitement à disposition, cet outil permet aux labos de calculer finement leurs émissions de gaz à effet de serre en renseignant leur nombre de travailleur•euse•s, la superficie des locaux, les déplacements professionnels, etc. De quoi mesurer les domaines dans lesquels les plus gros efforts doivent être fournis. 
Comme le rappelait l'ONU en 2019, les émissions doivent baisser de 7,6% par an entre 2020 et 2030 pour espérer avoir une chance de contenir le réchauffement à mois de 1,5°C. Plus d'informations dans Reporterre

Le retour réussi du bouquetin dans les Pyrénées

Bouc in the gameSix ans après le lancement d'un programme de réintroduction, le bouquetin ibérique est de retour dans les Pyrénées françaises, et pour de bon. 

Chassés pour leurs cornes en forme de lyre, ces animaux avaient disparu de la partie française des Pyrénées au début du XXème siècle. Mieux protégés, ils ont survécu en Espagne où l'on trouve aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers d'individus.

Un bouquetin ibérique (Capra pyrenaica) © Alexandre Roux 

Victor, un mini activiste pour une grande cause

A 15 ans, Victor Noël sait déjà tout ou presque de l'état du vivant. Chez lui, en Moselle, il essaie de créer une oasis de biodiversité. A plus grande échelle, il veut alerter sur le déclin massif des animaux et des végétaux, comme il le raconte dans une rafraîchissante interview accordée à Konbini.

© Konbini