Bossons pour les baleines


Si l'on voulait bien les y aider, les océans pourraient rapidement reprendre de l'écaille de la bête.

Les océans pourraient se requinquer en 30 ans seulement

Pour peu que l'on prenne les mesures qui s'imposent, les océans pourraient retrouver une partie de leur grandeur passée en à peine 30 ans. C'est ce qu'a déterminé une équipe internationale de scientifiques dans une vaste analyse de la littérature sur le sujet, publiée dans Nature, mercredi 1er avril. 

Surpêche, pollutions de toutes sortes, érosion des côtes : au fil des dernières décennies, la vie marine a été sévèrement endommagée par les activités humaines. Mais certaines tentatives de conservation couronnées de succès ont montré le pouvoir de résilience des océans. 

Une baleine à bosse © Jean Beaufort

La baleine à bosse, par exemple, avait presque disparu dans les années 1960. A la suite de l'interdiction de sa pêche, ses populations sont passées de quelques centaines à plus de 40 000 aujourd'hui, rappelle le Guardian. Autres raisons d'espérer, selon les auteurs•rices de l'étude : la pêche est de plus en plus durable et la destruction d'habitats naturels comme les mangroves et les prairies sous-marines est presque à l'arrêt. 

« Les taux de récupération observés dans les études montrent qu'un rétablissement conséquent de l'abondance, de la structure et de la fonctionnalité de la vie marine pourrait être atteint d'ici 2050, si des pressions majeures – dont le changement climatique – sont atténuées », ont expliqué les auteurs•rices de l'analyse. 

Parmi les mesures à prendre, selon les scientifiques : la protection de larges étendues d'océan (102 ONG militent actuellement pour sanctuariser un tiers de la surface maritime de la planète), rendre plus durable encore la pêche et lutter contre la pollution. Tout ceci coûterait des milliards chaque année : une paille au regard des services écologiques que nous rendraient les océans, dont la valeur serait dix fois supérieure d'après les chercheurs•euses. A lire dans le Guardian (en anglais).

La COP26 est repoussée à 2021

On s'y attendait : mercredi 1er avril, le Royaume-Uni a annoncé le report à 2021 de la 26ème Conférence des parties sur le climat (COP26), en raison de la pandémie de Covid-19. 

Déplacements impossibles, réunions préliminaires annulées... Depuis deux semaines, déjà, il se murmurait que l'événement, qui devait se tenir en novembre à Glasgow, pourrait être repoussé. Aucune nouvelle date n'a pu être avancée pour l'heure, comme l'a expliqué le gouvernement britannique dans un communiqué

2020 devait être une année charnière dans la lutte contre la crise climatique et pour la sauvegarde de la nature. COP15 sur la biodiversité, congrès mondial de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN), conférence des Nations unies sur les océans... L'annulation de la COP26 est la dernière d'une série qui s'allonge.

« Le Covid-19 est la menace la plus urgente à laquelle l'humanité fait face aujourd'hui, mais nous ne pouvons pas oublier que le changement climatique est la plus grande menace sur le long terme », a rappelé Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. 

Passer les rues à la javel : la vraie mauvaise idée de certains maires 

C'est la nouvelle mode chez certains maires de droite : pour lutter contre le coronavirus, des villes françaises désinfectent leurs rues à la javel. Une méthode dont l'utilité n'a pas été prouvée et qui risque de gravement nuire à l'environnement.

S'inspirant de la Chine ou de la Corée du Sud, les édiles de Reims (Marne), Suresnes (Hauts-de-Seine), Nice ou Menton (Alpes-Maritimes) ont commencé à faire nettoyer leurs rues et mobilier urbain avec une solution à base d'eau de javel. A Paris, la candidate LR à l'élection municipale Rachida Dati presse la maire Anne Hidalgo d'en faire de même. 

A Cannes, des équipes de nettoyage désinfectent les rues à l'eau de javel © Compte Twitter de Cagou5

Or, « l’aspersion de javel ou autre désinfectant est inutile tout en étant dangereuse pour l’environnement », ont expliqué des responsables de l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Île-de-France dans un courriel envoyé à la mairie de Paris que révèle le Monde. La présence du virus dans les lieux publics est rendue minime par les mesures de confinement. En revanche, bactéries et animaux risquent de faire les frais de l'arrosage à tout-va de produits toxiques. 

Une étude comparative internationale, menée par le Haut Conseil pour la santé publique, doit trancher le débat. Mais en attendant, « l’ARS comme le ministère » de la Santé déconseillent fortement cette pratique, dit encore le courriel. A lire dans le Monde.

Les circuits courts, une réponse à la crise

Alors que les flux internationaux se tarissent sous l'effet du confinement généralisé, la vente de produits agricoles en circuit court connaît un réel essor

Moyennant des mesures de précaution particulières, les Amap (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) ont obtenu la permission de continuer à vendre leurs paniers de primeurs. Un modèle de vente de produit locaux, souvent cultivé en bio ou en raisonné, qui résiste très bien à la crise. En Gironde, par exemple, Sud-Ouest constate que les Amap sont « sollicitées comme jamais auparavant ». Le réseau de distribution de paniers de fruits et légumes La ruche qui dit oui annonce, quant à lui, un chiffre d'affaires en hausse de 70% en un mois, comme le rapporte Libération. 

« Cette crise nous démontre la nécessité d’accélérer la transition écologique et de relocaliser les productions pour garantir la sécurité alimentaire européenne », a déclaré le ministère de l'Agriculture et de l'alimentation. Paysans et associations espèrent que cette ébullition ne retombera pas une fois le confinement terminé. A lire dans Libération

L’agroécologie peut-elle sauver le monde ? 

Et si, en plus de consommer local, nous mangions des produits respectueux de l'environnement, selon les principes de l'agroécologie plutôt que ceux de l'agrobusiness ? Dans cette vidéo, le professeur Feuillage organise le débat (insensé) entre un lobby agricole et une parcelle de champ cultivé en permaculture

© Feuillage