La quotidienne

Barrage, ô désespoir ?

Chères toutes et chers tous,

Vert est partenaire de la 4ème édition de l’Univershifté, organisée à Lille ce week-end par l’association des Shifters. Dimanche, Juliette Quef participera à une table ronde aux côtés de l'association Quota Climat pour parler du rôle des médias dans la transition écologique et face à l’extrême droite. Plein d’autres conférences, masterclass, projections de films à ne pas rater. Infos et inscription juste ici !


L’électricité viendra-t-elle à faillir, si l'eau cesse de jaillir ?


Pourra-t-on toujours produire de l'électricité dans une France à sec ?

De l’eau dans le gaz. Plus de 80% de l’électricité produite en France dépend directement des généreuses ressources en eau du pays. Avec le changement climatique qui s’aggrave, la multiplication des sécheresses crée de nouvelles vulnérabilités à prendre en compte.

Pendant l’été 2019, sec et caniculaire, 6 Gigawatt (GW) de capacités nucléaires (soit 10% du parc) ont dû être arrêtées pour protéger l’environnement aquatique de la surchauffe (Vert vous l’expliquait ici). Dans le même temps, l’utilisation massive de la climatisation a fait grimper la consommation du pays de près de 14 GW.

En 2022, année marquée par une sécheresse record, la production hydroélectrique a reculé de 20% par rapport à 2021, atteignant son plus bas depuis 1976.

Sans inflexion du réchauffement climatique, ces années «exceptionnelles» pourraient bientôt devenir la norme. Les dernières simulations de Météo-France prévoient deux fois plus de sécheresses en 2050 et une baisse des cumuls de pluie en été de 10%, comparé à la période 1976-2005. De son côté, le gestionnaire du réseau électrique RTE s’attend à une «diminution générale des débits des cours d’eau sur la période sèche d’août à octobre».

Après avoir mené des «stress tests climatiques», RTE estime qu’une sécheresse longue pourrait entraîner jusqu’à -65% de production hydraulique «dans les régions les plus touchées», et une baisse de puissance nucléaire de 3 GW (5% du parc actuel).

Le gestionnaire se veut toutefois rassurant car les volumes d’énergie perdue resteront faibles en moyenne annuelle. Même son de cloche du côté d’EDF : «Nous avons estimé une tendance à la baisse de la production hydroélectrique liée au changement climatique de l’ordre d’1 térawattheure par décennie, soit environ 0,2% par an», explique l’entreprise.

Surtout, la principale source de sécurité viendra du développement massif des énergies renouvelables, dont les besoins en eau sont négligeables. RTE compte en particulier sur le solaire dont la production très conséquente en été pourrait couvrir la hausse des consommations liées à la climatisation. Alors que le nucléaire et l’hydroélectricité représentent aujourd’hui 85% de la production d’électricité, RTE prévoit que cette part descende au moins à 50% d’ici 2050. De quoi, réduire la vulnérabilité du système électrique au manque d’eau.

👉 Cliquez ici pour lire en intégralité ce décryptage d'Anne-Claire Poirier issue de notre série d'enquêtes «Eau secours»

· Lundi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a annoncé que 55 millions d’euros seraient attribués à la lutte contre les organisations criminelles qui participent à la déforestation de l’Amazonie. Intitulé «Plan Amazone : sécurité et souveraineté», ce projet, financé par une initiative internationale, vise à renforcer les équipements, tels que les bateaux et les hélicoptères. - Le Monde (AFP)

· Mardi, la cour d’appel de Paris a jugé recevables les actions en justice intentées par plusieurs ONG contre TotalEnergies et EDF au nom du respect de leur devoir de vigilance. Ce principe les oblige à limiter les risques humains et environnementaux liés à leurs activités, dont leur impact sur le changement climatique. Ce sera bientôt au tribunal judiciaire de Paris de juger l’affaire sur le fond. - La Croix (AFP)

· En 2021, la pollution de l’air a causé 8,1 millions de décès dans le monde, a révélé le rapport «State of Global Air», ce mercredi. Elle serait ainsi devenue le deuxième facteur de risque de décès dans le monde, devant le tabac ou la mauvaise alimentation. Plus de 90% de ces morts sont dues à la pollution aux particules fines, produites principalement par la combustion d’énergies fossiles, qui touche surtout les enfants. - Libération

«Dégoûtant»

Nettoyage de raison. Ces dernières années, la pile de linge lavé par les Européen·nes n'a fait que grandir, entraînant surconsommation d'eau et pollutions en tout genre. Pour expliquer ce phénomène, les auteurs d’une étude scientifique parue le 13 juin dernier dans la revue Plos One se sont intéressés aux facteurs psychologiques – le dégoût, la honte –, peu pris en compte jusqu’alors dans les travaux. Ils concluent que c’est bien la sensibilité au dégoût qui déclenche l’acte de blanchiment. «Le dégoût l'emporte tout simplement sur la conscience environnementale», souligne Erik Klint, l’un des auteurs de l’étude. Pour limiter les impacts écologiques négatifs du lavage, il faut donc mieux promouvoir les alternatives : aérer ou brosser ses vêtements et les porter plusieurs fois, recommande l’étude.

«Pour le RN, l’écologie constitue un thème repoussoir»

- Cécile Alduy, sémiologue et spécialiste de l’analyse des discours politiques

Mot à maux. De la récupération «verte» lors de la campagne présidentielle de 2022 au silence radio des Européennes de 2024, que nous disent les prises de parole de Marine Le Pen et Jordan Bardella sur l’écologie ? Vert a posé la question à Cécile Alduy, spécialiste de l'analyse des discours des leaders politiques. Sémiologue, professeure de littérature à l'Université de Stanford (États-Unis), chercheuse associée au Centre de recherches politiques de Sciences Po, Cécile Alduy a fait paraître en 2015 Marine Le Pen prise aux mots, décryptage du nouveau discours frontiste. «Écologie punitive», «localisme», «wokisme» : elle détaille la manière dont les têtes du parti d’extrême droite français abordent les défis écologiques de notre époque.

👉 Cliquez ici pour lire l’entretien de Cécile Alduy réalisé par Jennifer Gallé.

Shaka Ponk dénonce la cruauté de la corrida dans un clip

Rock and rôle. Mardi, au lendemain de son concert dans les arènes de Nîmes, le groupe Shaka Ponk a dévoilé un clip qui met en scène les membres du groupe de rock couverts de sang, à l’image de taureaux blessés lors d’une corrida. Une vidéo réalisée en collaboration avec l’association Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux (Peta).

© Peta

+  Alexandre Carré, Jennifer Gallé et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.