La quotidienne

Baisse d’un thon

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Vert est partenaire du salon mondial des solutions ChangeNow, qui aura lieu au Grand Palais éphémère à Paris (7ème arrondissement) du 25 au 28 mars. Au menu : des conférences, des ateliers et des rencontres avec les acteurs de la transition écologique et sociétale. Plus d’informations juste ici.


Si l’on ne veut pas vider l’océan de tous ses poissons, il va falloir réduire notre consommation. 


Si l’on veut préserver l’océan et la planète, peut-on encore manger du poisson ?

Senne de crime. Alors que la pêche est de plus en plus pointée du doigt pour son impact sur le climat et la biodiversité, les habitudes de consommation doivent évoluer. Décryptage.

Saumon en papillote, crevettes et bulots, brandade de morue… Les Français·es raffolent des produits de la mer. À tel point que leur consommation annuelle de poissons, coquillages et crustacés a atteint 30,4 kilogrammes par personne en 2021, d’après FranceAgriMer.
 

De multiples impacts sur le climat et la biodiversité

Cet amour pour les produits de la mer pose un certain nombre de problèmes. Dans les zones les plus touchées par la surpêche, les grandes populations de poissons ont été divisées par cinq, voire par dix pour les endroits les plus exploités (Atlantique nord, mer du Nord), indique à Vert Didier Gascuel, chercheur en écologie marine et directeur du Pôle halieutique, mer et littoral à l’Institut Agro Rennes-Angers. «On pêche les prédateurs, ce qui a des effets sur les proies, puis les proies des proies… Cela modifie toute la structure des écosystèmes marins», souligne le chercheur.

En France, la consommation annuelle moyenne de poissons, coquillages et crustacés atteint une trentaine de kilos par personne. © Unsplash

La pêche subit le changement climatique - et notamment le réchauffement de l’océan - mais elle y contribue aussi à sa manière. Notamment à cause du carburant consommé par les bateaux, en particulier les chalutiers aux moteurs puissants, nécessaires pour racler les fonds marins.

«Il faut entre un et deux litres de gasoil pour pêcher un kilo de poisson au chalut de fond», estime Didier Gascuel auprès de Vert. «Je dis souvent aux consommateurs “regardez votre filet de poisson dans votre assiette. S’il vient du chalutage, vous pouvez poser deux verres de pétrole à côté”».

Le bouleversement des écosystèmes marins compromet aussi le stockage de carbone dans l’océan, qui absorbe environ un quart de nos émissions de CO2. Par ailleurs, certains types de pêche, comme le chalutage de fond, peuvent entraîner le relargage de carbone stocké dans l’océan en venant «gratter» les fonds marins.

Si l’ampleur de ce phénomène ne fait pas encore l’objet d’un consensus scientifique et doit être documentée, cet impact est bien réel, explique le professeur en écologie marine.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage signé Justine Prados, avec les conseils d'expert·es pour limiter cet impact et consommer de manière plus responsable.

· Mercredi, l’association Intercommunalités de France a publié une cartographie, qui révèle que 198 services d’eau potable connaissent un taux de fuites de 50% ou plus. L’Ardèche, les Pyrénées-Orientales, les Hautes-Alpes et la Corse sont les départements les plus touchés. - Libération (abonné·es)

· Mercredi encore, le ministre de l’Écologie Christophe Béchu et le président Emmanuel Macron ont annoncé que les émissions de gaz à effet de serre françaises avaient baissé de 4,8% en 2023, un record. Ils ont divulgué ce chiffre sans attendre que le Citepa, l’organisme chargé de l’inventaire national, ne publie son rapport annuel. Or, celui-ci doit permettre de déterminer si cette embellie est le fait de l’action gouvernementale ou de facteurs conjoncturels. Un hiver très doux, doublé d’une forte inflation, pourraient n’avoir que contraint les ménages et l’industrie à moins recourir aux énergies fossiles.

· Selon un décompte de l’association Bretagne vivante, les gravelots à collier sont de plus en plus nombreux dans cette région, après des années de déclin. En 2023, 249 couples (pour 1 200 au niveau national) de ces petits échassiers qui nichent dans le sable des plages ont été observés sur le littoral breton. - France 3 régions

Un gravelot à collier interrompu mâle. © Alnus / Wikipédia

· Ce jeudi, le Sénat doit se prononcer sur une ratification définitive du Ceta, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, critiqué par le monde agricole européen pour ses effets de concurrence déloyale. Appliqué de façon provisoire depuis 7 ans, le texte devra être renvoyé à l’Assemblée nationale pour un nouveau vote en cas de rejet par les sénateur·ices. - France 24

Des printemps toujours plus précoces ? Comment les plantes déterminent leur date de floraison

Floraison garder. Les plantes et les insectes ont co-évolué pour émerger à peu près au même moment au printemps. Mais la floraison précoce due au réchauffement climatique vient changer la donne, explique le botaniste Paul Ashton.

À la mi-février, au Royaume-Uni, les haies sont normalement blanchies par le givre ou la neige. Mais cette année, elles apparaissaient mouchetées de blanc du fait de la floraison des prunelliers, signe avant-coureur du printemps. Une floraison précoce bienvenue après un hiver humide et maussade, mais qui inquiète les observateurs des saisons.

Cette plante a-t-elle toujours fleuri à la mi-février, me suis-je demandé, ou bien quelque chose est-il en train de changer ?

© Dennis Klicker / Unsplash

Heureusement, la science qui suit et cherche à comprendre les événements saisonniers, la phénologie, a une longue histoire en Grande-Bretagne. Robert Marsham, un naturaliste du XVIIIème siècle, a consigné les dates d’apparition des fleurs, des oiseaux et des insectes dans son village du Norfolk dès 1736. Les descendants de Marsham ont poursuivi cet enregistrement jusqu’en 1958.

L’analyse détaillée de près d’un demi-million de recensements réalisés par des scientifiques en 2022 a montré que, toutes espèces confondues, la durée moyenne de floraison au Royaume-Uni avait avancé d’un mois au cours des 40 dernières années.

Il existe des variations entre les différentes espèces. L’aubépine, la plante commune des haies, fleurit généralement treize jours plus tôt qu’au début des années 1980, tandis que les fleurs du marronnier d’Inde apparaissent dix jours plus tôt en moyenne.

Le climat s’est réchauffé à un rythme intense depuis les années 1980. En fleurissant plus tôt qu’avant, les plantes prennent acte que les hivers deviennent plus courts et plus doux. Elles sentent que les jours se réchauffent, et modifient leur développement printanier en conséquence.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Paul Ashton, professeur en botanique, initialement paru sur le site The Conversation.

Quand la banquise se tapisse de fleurs de givre

Arctique et toc. Le froid extrême en Arctique donne naissance à un phénomène naturel éblouissant : les fleurs de givre. La glaciologue Heïdi Sevestre nous explique la formation de ces structures glacées dans sa chronique hebdomadaire pour France Culture.

Cliquez pour accéder à la chronique. © Illustration Wikipédia

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Sanaga ont contribué à ce numéro.