La quotidienne

Baccalauréac’

Chères toutes et chers tous...

Avec des ami·es comme ça, on ne peut pas échouer !

Elles et ils nous ont soutenu et ont relayé notre campagne : Guillaume Meurice, Audrey Garric (Le Monde), Thomas Wagner (Bon Pote), Nassira El Moaddem (Arrêt sur images), Dan Geiselhart et Lauren Boudard (Climax), Laurent Baheux, les eurodéputé·es Pierre Larrouturou et Marie Toussaint, Ostpolitik, Juliette Nouel, Marie Toussaint, Thomas Baïetto (France Info), Marine Calmet (Wild Legal), David Thompson, Jean Abbiateci (Bulletin), Geneviève Jardel et beaucoup d'autres - dont vous, peut-être !

Grâce à cette équipe de choc - vous en faites partie -, aucun doute que nous arriverons mettre enfin le climat et le vivant à la Une !


De dangereuses substances chimiques sont découvertes pendant que les futur·es bachelier·es planchent sur la « croissance verte ».


Polluants « éternels » près de Lyon : un scandale sanitaire et politique

Le dernier numéro de l’émission Envoyé Spécial a révélé la présence de perfluorés - qualifiés de « polluants éternels » - dans l’eau, l’air et le sol de la commune de Pierre-Bénite, près de Lyon. Le journaliste Martin Boudot, qui a réalisé l’enquête, dénonce un scandale environnemental, sanitaire et politique.

Les perfluorés (ou PFAS) sont utilisés par l’industrie pour leurs propriétés anti-adhésives, anti-tâches, ignifuges, hydrofuges et anti-graisse. On les trouve sous forme de gaz, de poudre ou de plastique. Ils constituent une famille de composants chimiques complexes, regroupant 4 730 composés synthétiques (dont les PFOA et les PFOS). Ces substances de synthèse peuvent notamment affaiblir les systèmes immunitaires et causer des cancers.

À Pierre-Bénite, où se trouve un site industriel du chimiste Arkema (spécialisé dans la production du Kynar, un nouveau thermoplastique), le journaliste d’investigation Martin Boudot a effectué des prélèvements dans l’eau du Rhône, dans l’air, dans le sol des riverains (du stade de Pierre-Bénite au potager d’un habitant accolé à l’usine) et dans le lait maternel de 13 jeunes mamans voisines du site. Pour son enquête, il a reçu l’aide du spécialiste mondial de ces polluants, Jacob de Boer, président du département de Chimie Environnementale et Toxicologie à l’Université Libre d’Amsterdam.

Les résultats sont accablants : dans l’air, la présence de PFOA est quatre à huit fois plus élevée que les valeurs de référence du Programme des nations unies pour l’environnement. Dans le sol, cinq PFAS dépassent la norme - jusqu’à 83 fois plus autour du stade de la ville pour le PFUnDA - un PFAS particulièrement toxique.

L’étude de rejets de l’usine d’Arkema déversés dans le Rhône révèle des concentrations en PFAS 36 414 fois plus élevées que l’eau-étalon. Dans les échantillons d’eau du robinet provenant des champs captants du Rhône, la norme est dépassée pour 20 PFAS. Au total, plus de 200 000 personnes sont concernées. Dans le lait maternel enfin, deux PFAS anciennement utilisés par Arkema (le PFOA et le PFNA) sont retrouvés en quantités importantes.

Résultats obtenus par les prélèvements effectués par Martin Boudot avec le professeur De Boer © France TV

Pour le professeur de Boer, « les niveaux trouvés nécessitent des mesures pour réduire l'exposition humaine aux PFAS, comme la fermeture et l'assainissement de certaines zones […] Sans compter évidemment, l'arrêt des rejets de PFAS dans l'environnement par l'industrie locale. »

La société Arkema, qui n’a pas répondu aux sollicitations du journaliste, a fait savoir qu’elle n’utilisait plus ce genre d’additifs depuis 2009. Elle envisagerait également de cesser d’utiliser des perfluorés à partir de 2024 sur le site de Pierre-Bénite.

Prévenue, la ministre Barbara Pompili a annoncé avoir diligenté une enquête sur cette entreprise. Mercredi, un nouvel arrêté a aussi été publié pour élargir la liste des substances chimiques surveillées dans les eaux de surface et souterraines.

Martin Boudot note qu’aucun plan de dépollution n’est prévu pour nettoyer l’environnement des PFAS. Surtout, la France n’a toujours pas instauré de norme sur l’usage de ces polluants, dit-il à Vert, dénonçant « un vrai scandale ! ».

· Mardi, le groupe Blackrock - plus grand gestionnaire d’actifs au monde - a modifié sa politique de vote en assemblée générale, où les actionnaires décident de l’orientation des investissements. L’équipe chargée de l’engagement actionnarial a changé de cap en annonçant vouloir réduire le soutien aux résolutions venant d’actionnaires « pro-environnement » alors qu’en janvier 2020, le patron du groupe, Larry Fink, avait semblé adopter une posture pro-climat dans sa lettre annuelle aux dirigeants d’entreprises. – Le Monde

· Mercredi, trois « faucheurs volontaires » de tournesols OGM (organismes génétiquement modifiés) ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Toulouse (Haute-Garonne) à trois mois de prison avec sursis. Ils devront payer la somme de 458 000 euros à Arvalis, l’institut de recherche qui pilotait une étude réalisée sur les cinq parcelles fauchées en 2017 dans la commune de Vieillevigne (Haute-Garonne). Les militants, qui ont annoncé leur volonté de faire appel de cette décision, ont dénoncé « un procès politique ». - La Dépêche du midi

« À partir d’un exemple, vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance. »

- Sujet de spécialité SES du baccalauréat du jeudi 12 mai 2022

Vous avez deux degrés. Jeudi, pendant leur épreuve de Sciences économiques et sociales, les bachelier·es ont été prié·es de démontrer comment l'innovation pouvait repousser les « limites écologiques de la croissance ». Une question qui semble problématique à plusieurs égards. Elle laisse entendre que la croissance est indispensable, et ce, malgré ses « limites écologiques » ; que ces dernières doivent être « repoussées » ; réclame un « exemple » - qui ne peut qu'être circonscrit à un instant, un lieu, un type de produits. Ce matin, Loup Espargilière a décidé de repasser le bac, pour exposer dans un fil Twitter pourquoi ce sujet pose problème à de nombreux égard.

François Verdet : « Une lutte se gagne en alliant radicalité et pragmatisme »

Lâcher les basques. François Verdet est une figure connue du paysage militant sur la Côte Basque : il a contribué à faire naître un collectif citoyen qui a fait échouer, en 2021, un immense projet de surf park à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Son Guide pour faire échouer des projets contre (la) nature (La Relève et la peste, 2022) est un manuel parfait pour agir, localement, contre les projets d’aménagement qui participent au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité.
 

Votre ouvrage s’appuie sur une lutte citoyenne victorieuse contre un projet de parc de loisirs pour surfeurs à base de vagues artificielles, au bord de l’océan, à deux kilomètres de chez vous…

Oui, mes engagements associatifs me permettent de faire le lien, depuis longtemps, entre les gens de la mer (avec Surfrider) et les gens de la terre (Alternatiba). Lorsque Biarritz a accueilli le G7 [sommet qui rassemble les sept plus grandes puissances économiques, NDLR] en 2019, nous avons organisé une première manifestation aquatique, avec les surfeurs, pour faire écho à l’arrivée du tour cycliste d’Alternatiba. Cela a donné naissance au collectif Rame pour ta planète qui essaie de faire entendre la voix de l’Océan un peu partout dans le monde.

Avec ce collectif, la porte d’entrée était toute trouvée pour remettre en cause le projet de surf park. Cela nous a permis d’intégrer dans la mobilisation des personnes non militantes, mais désireuses d’agir et de changer de cap.

François Verdet © DR

Comment définit-on un projet « contre (la) nature » ?

La parenthèse autour du pronom « la » est un clin d’œil à la convergence des luttes écologistes et sociales, qui s’est renforcée dernièrement grâce au mouvement des Gilets jaunes et au Comité pour Adama [un collectif créé trois ans après la mort d’Adama Traoré, NDLR] ; il est nécessaire que l’écologie ne reste pas un mouvement de bourgeois petits blancs. Aussi ce « la » symbolise-t-il ce qui va à l’encontre de notre bien-être et du vivant en général : un entrepôt Amazon est nuisible en ce qu’il fait le jeu de l’artificialisation des sols, vend des produits fabriqués à l’autre bout du monde, à bas coût, par des gens qui travaillent dans des conditions dégradées… Il ne s’agit donc pas que d’une mobilisation pour protéger les arbres et les oiseaux !

Un riche entretien à découvrir en intégralité sur vert.eco

Buitoni, Kinder, Lactalis : comment éviter les scandales alimentaires ?

Ad nauseam. Le parquet de Paris a ouvert hier une information judiciaire à propos des gammes de pizzas Buitoni contaminées à la bactérie Escherichia coli (E. coli). Ces scandales sanitaires dans l’alimentation reviennent régulièrement dans l’actualité et de nombreux produits sont alors rappelés en urgence. Comment expliquer la répétition de ces contaminations ? La journaliste du Monde Mathilde Gérard revient en détail sur les raisons de ces scandales, la responsabilité des fabricants et le manque de sanctions exemplaires.

© Le Monde

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel et Anna Sardin ont contribué à ce numéro