Opposés à un projet de mine, des écologistes remportent les élections législatives au Groenland

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C’est inu­it. Mar­di, le par­ti de gauche écol­o­giste Inu­it Ataqatigi­it a rem­porté les élec­tions lég­isla­tives au Groen­land sur la promesse d’a­ban­don­ner un pro­jet con­tro­ver­sé de mine.

Arrivée en tête du scrutin devant les soci­aux-démoc­rates de Siu­mut, aux com­man­des depuis 1979 — année de l’au­tonomie du ter­ri­toire — la for­ma­tion écol­o­giste obtient la majorité rel­a­tive au par­lement local. Moyen­nant une coali­tion, l’é­col­o­giste Mute Egede (34 ans) devrait devenir le plus jeune pre­mier min­istre de la planète.

Mute Egede, leader du par­ti écol­o­giste et prob­a­ble futur pre­mier min­istre © Inu­it Ataqatigi­it

Mais ce qui fait l’o­rig­i­nal­ité de cette élec­tion, c’est qu’elle a tourné autour d’un vaste pro­jet minier. Trop sale, trop risqué ; les écol­o­gistes ont fait cam­pagne con­tre l’ex­ploita­tion du gise­ment d’u­ra­ni­um et de ter­res rares de Kuan­nar­suit, situé à l’ex­trême sud du ter­ri­toire. Porté par une firme aus­trali­enne aux cap­i­taux chi­nois, Green­land min­er­als, le pro­jet était soutenu par le Siu­mut.

Un coup dur pour les indus­triels comme le Français Ora­no, qui venait d’obtenir deux per­mis d’ex­plo­ration pour son­der les sols groen­landais à la recherche d’u­ra­ni­um.

Les activ­ités minières sont un enjeu cru­cial au Groen­land, puisqu’elles lui per­me­t­traient de s’af­franchir du Dane­mark, dont l’île est très dépen­dante finan­cière­ment. Mais l’ex­ploita­tion de ces réserves de ressources con­voitées par le monde entier sont égale­ment la promesse de pol­lu­tions en tous gen­res et d’émis­sions de gaz à effet de serre tou­jours plus impor­tantes. Or, cette gigan­tesque île de glace est un « hotspot » du dérè­gle­ment cli­ma­tique où la tem­péra­ture a grim­pé deux fois plus vite que dans le reste du monde.