Le dragon de Komodo sur le grill climatique

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Il y a un lézard. A l’oc­ca­sion de son con­grès mon­di­al, l’U­nion inter­na­tionale de con­ser­va­tion de la nature (UICN) vient de met­tre à jour sa célèbre liste rouge des espèces men­acées. En tête d’af­fiche, le drag­on de Komo­do, dont le statut vient de pass­er de « vul­nérable » à « en dan­ger ».

Espèce endémique d’In­donésie, on ne trou­ve Varanus komo­d­oen­sis, de son petit nom, que dans le parc nation­al de Komo­do — situé sur les Petites îles de la Sonde – et sur l’île voi­sine de Flo­res. Dans les huit zones où on peut l’ob­serv­er, la pop­u­la­tion est plutôt sta­ble : on compte 1 383 adultes et quelque 3 500 juvéniles.

Un varan dans le parc nation­al de Komo­do © Stephen Bug­no

Mal­gré ses faux airs de Godzil­la, le plus gros lézard du monde (jusqu’à trois mètres de long et 90 kilos) s’est trou­vé un adver­saire plus grand que lui : le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Selon l’UICN, l’élé­va­tion des tem­péra­tures, ain­si que celle des mers devraient réduire son habi­tat comme peau de cha­grin : au moins 30% en 45 ans.

Sur l’île de Flo­res, le varan de Komo­do fait face à d’autres men­aces. Il est en con­cur­rence avec les chas­seurs locaux, qui le privent d’une par­tie de son gibier. La forêt rétréc­it d’an­née en année (1% par an, — 45% sur trois généra­tions) à cause, notam­ment, de l’a­gri­cul­ture de sub­sis­tance, du régime d’in­cendies mod­i­fié par le change­ment cli­ma­tique et du développe­ment du tourisme.

Sa capac­ité lim­itée à éten­dre son ter­ri­toire le rend par­ti­c­ulière­ment vul­nérable à la dégra­da­tion de son habi­tat. Hélas, ce drag­on-là n’a pas d’ailes. Plus d’in­for­ma­tions dans la fiche de l’UICN dédiée au drag­on de Komo­do (anglais).

A l’oc­ca­sion de notre semaine du vivant, retrou­vez chaque jour le por­trait d’une espèce men­acée, qui racon­te cer­tains des boule­verse­ments en cours.