Avec son mantra « plant some shit » (plantez des trucs), il a sa solution à toutes les crises. Ron Finley, « jardinier gangster » de Los Angeles, vit un confinement plus enrichissant que la plupart de ses concitoyens.
Tout a commencé en 2010, à South Central, quartier à forte majorité hispanique et afro-américaine et « désert alimentaire » où rien ne pousse, hormis les épiceries de quartier. « Lassé de devoir conduire 45 minutes pour trouver une pomme sans pesticides », comme il le raconte au Guardian, Ron Finley décide d’investir une platebande en face de sa maison pour y planter fruits et légumes.
Aujourd’hui, Ron Finley se terre dans sa jungle à domicile de 250 m², véritable garde-manger vivant. Depuis le début du confinement à Los Angeles, il n’est sorti qu’une fois de chez lui et il se nourrit exclusivement des fruits de son labeur. « Jardiner, c’est la chose la plus thérapeutique et le meilleur acte de rébellion que l’on puisse faire. Il y a tellement de métaphores […] : on se cultive, on apprend à s’occuper de choses, on apprend que rien n’est instantané », explique-t-il au Guardian.
C’est pourquoi, depuis 10 ans, Ron Finley fait pulluler les jardins partagés dans les terrains vagues de sa ville — il estime que Los Angeles compte près de 70 kilomètres carrés de friches. « Un jardin peut changer la vie des gens, empêcher la destruction d’une communauté », disait-il en 2015, dans le documentaire Can you dig this.
Selon lui, en ces temps de pandémie, les gouvernements devraient encourager les citoyens à devenir auto-suffisants.Au début, « les gens regardaient mon jardin, genre : “ton petit hobby”. Maintenant ils réalisent que ce n’est pas un putain de hobby, il s’agit de vie et de mort. C’est notre révolution ». A lire dans le Guardian (en anglais).