La France, encore loin de la pêche « durable »

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Garde la sur­pêche. Mal­gré une lente amélio­ra­tion, seuls 47% des vol­umes de pois­sons et fruits de mer pêchés en France provi­en­nent de pop­u­la­tions en bon état

C’est le prin­ci­pal enseigne­ment du bilan pour l’an­née 2020 pub­lié ven­dre­di par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifre­mer). Cette étude a éval­ué l’é­tat de 160 pop­u­la­tions vivant dans les eaux qui bor­dent l’hexa­gone. 

État des pop­u­la­tions de pois­sons exploitées en France mét­ro­pol­i­taine en 2020 (part des débar­que­ments en vol­ume). © Ifre­mer / Jérémy Bar­rault

13% des débar­que­ments de pois­sons provi­en­nent de pop­u­la­tions recon­sti­tu­ables ou en recon­sti­tu­tion, indique le bilan. Au total, 24% des vol­umes sont encore issus de la sur­pêche dont 2%, de pop­u­la­tions effon­drées. C’est le cas du mer­lu, en Méditer­ranée. Fauché avant d’at­tein­dre la matu­rité sex­uelle, il ne compte plus assez de repro­duc­teurs pour main­tenir ses pop­u­la­tions. Comme l’I­tal­ie et l’Es­pagne, la France doit réduire de 30% les cap­tures de mer­lus d’i­ci 2025. Cette mesure s’in­scrit dans le cadre du plan pluri­an­nuel de ges­tion de la pêche en Méditer­ranée occi­den­tale. Adop­té par le Con­seil de l’U­nion européenne (UE) en 2019, celui-ci doit per­me­t­tre d’al­léger la pres­sion sur les espèces peu­plant cette aire marine très exploitée. 

Exem­ples de pop­u­la­tions de pois­sons classées selon leur état en 2020. © Ifre­mer / Jérémy Bar­rault

En 2013, l’UE s’é­tait fixé l’ob­jec­tif d’at­tein­dre 100% de pêche durable en 2020 au plus tard. La France, comme l’Eu­rope, sont loin du compte. Par ailleurs, 17% des pop­u­la­tions n’ont pas été éval­uées ou ne sont pas encore clas­si­fiées par les halieutes de l’Ifre­mer.