Le bilan des inondations catastrophiques qui ont touché la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie et le Sri Lanka ces derniers jours s’est encore alourdi ce lundi, avec un total de plus de 1 000 mort·es et plusieurs centaines de disparu·es. Samedi, les derniers chiffres faisaient état d’environ 460 mort·es.
À l’origine de ces inondations, des pluies diluviennes et une tempête exceptionnelle en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie – en particulier sur la grande île de Sumatra. Une grande partie de l’Asie est actuellement en pleine saison de la mousson : un phénomène climatique qui entraîne souvent de fortes pluies, provoquant des glissements de terrain et des crues soudaines.

Cette année cependant, l’épisode est particulièrement dévastateur, renforcé par le réchauffement climatique. Ce dernier affecte les régimes de tempêtes, y compris la durée et l’intensité de des pluies, et les rend plus abondantes, avec des crues soudaines et des rafales de vent plus fortes.
L’Indonésie, pays le plus touché
Ce lundi, sur l’archipel indonésien, secouristes et militaires s’activent pour déblayer les routes. L’Indonésie est le pays le plus touché par la catastrophe. À Sumatra, le bilan des inondations s’est encore alourdi, passant à 502 mort·es et plus de 500 disparu·es, a annoncé l’agence de gestion des catastrophes. Il s’agit de l’épisode climatique le plus meurtrier du pays depuis le tremblement de terre et le tsunami qui avaient fait plus de 2 000 mort·es aux Célèbes – île du nord de l’Indonésie –, en 2018.
«L’eau m’arrivait jusqu’au cou», raconte Misbahul Munir, 28 ans, habitant d’Aceh Nord, à la pointe nord de Sumatra, surpris par la montée des eaux alors qu’il était au volant de sa voiture. Dans sa maison, «l’eau monte à environ deux mètres. Tous les meubles sont abîmés». «Je n’ai plus que les vêtements que je porte», ajoute-t-il avant de fondre en larmes. Pour les habitant·es réfugié·es dans les centres d’accueil, «les conditions sont préoccupantes. Il y a des femmes enceintes et des jeunes enfants», explique-t-il. Et dans ces lieux, «il n’y a plus d’électricité».
Arrivé lundi matin dans le nord de Sumatra, le président indonésien Prabowo Subianto a annoncé que «la priorité du gouvernement était désormais d’envoyer immédiatement l’aide nécessaire». «Il y a plusieurs villages isolés que, si Dieu le veut, nous pourrons atteindre», a-t-il ajouté, annonçant le déploiement d’avions et hélicoptères pour les opérations de secours, en plus des trois navires militaires déjà dépêchés dans les zones les plus touchées, où de nombreuses routes restent impraticables, en raison de la boue et des débris.
Au moins 334 morts Sri Lanka
Au Sri Lanka, les secouristes sont encore en train de déblayer les routes bloquées par des arbres déracinés et des coulées de boue. Le cyclone Ditwah a balayé la côte ouest en fin de semaine dernière, provoquant d’importantes inondations et glissements de terrain. Au moins 334 personnes ont été tuées, a déclaré dimanche l’agence sri-lankaise chargée des catastrophes ; plusieurs centaines d’autres sont toujours portées disparues. Les pertes et les dégâts sont les plus importants au Sri Lanka depuis le tsunami dévastateur de 2004.
«Ma maison est totalement inondée, je ne sais pas où aller, mais j’espère trouver un abri sûr où emmener ma famille», a confié à l’AFP Selvi, 46 ans, habitante de la banlieue de Colombo (la plus grande ville du pays), transportant quatre sacs d’affaires.

Le président Anura Kumara Dissanayake, qui a déclaré samedi l’état d’urgence et s’est engagé à reconstruire les zones dévastées après la catastrophe «la plus importante de notre histoire». Dimanche, la pluie avait cessé sur l’ensemble du Sri Lanka, quand les autorités se sont lancées dans une opération de secours de grande envergure. Le gouvernement sri-lankais a utilisé des hélicoptères militaires pour secourir les personnes bloquées, mais l’un d’eux s’est écrasé dimanche soir au nord de Colombo.
Colère en Thaïlande
En raison de ces pluies torrentielles, au moins 176 personnes sont décédées dans le sud de la Thaïlande, dans l’une des inondations les plus meurtrières que le pays ait connues depuis dix ans. Le gouvernement a mis en place des mesures d’aide, mais les critiques de la population à l’égard de la gestion de la catastrophe se multiplient, et deux responsables locaux ont été suspendus pour des manquements présumés.

De l’autre côté de la frontière, en Malaisie, où de fortes pluies ont également inondé de vastes étendues de terre dans l’État de Perlis, deux personnes ont trouvé la mort.