Ingénieur précieux de nos écosystèmes, le castor est de retour

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Perd Cas­tor. Le cas­tor européen a frôlé l’ex­tinc­tion au début du XXè siè­cle. Son retour est syn­onyme de grands béné­fices pour les écosys­tèmes.

A force d’en vouloir à sa four­rure, à sa viande mais aus­si à ses glan­des très recher­chées en par­fumerie et cos­mé­tique, les Européen·ne·s ont bien fail­li avoir la peau du cas­tor ! Au début du siè­cle dernier, il ne restait plus sur le con­ti­nent que 1 200 cas­tors européens (Cas­tor Fiber), rassem­blés au sein d’une poignée de peu­ple­ments frag­men­tés. Si le rongeur recolonise aujour­d’hui nos riv­ières c’est parce que l’e­spèce est pro­tégée depuis 1968 et que des pro­grammes de réin­tro­duc­tion ont essaimé partout en Europe. Avec un tel suc­cès, qu’en 2006, on comp­tait au moins 639 000 indi­vidus. Et, bien qu’il soit sou­vent con­sid­éré comme un nuis­i­ble par les riverains dont il abat les arbres, le rongeur est en fait un aux­il­i­aire pré­cieux pour la préser­va­tion et la restau­ra­tion de la bio­di­ver­sité locale.

© Flickr / Artur Rydzews­ki

Grâce à ses fameux bar­rages, le cas­tor trans­forme des ruis­seaux en zones humides, dont la qual­ité biologique est bien supérieure. On con­state en effet que la con­sti­tu­tion d’é­tangs par les cas­tors per­met d’ac­croître la var­iété de végé­taux, d’oiseaux et de pois­sons. Au Cana­da, on estime ain­si que 80 % des milieux humides de la forêt boréale ciblés par des pro­grammes de con­ser­va­tion ont été créés par les cas­tors. Leurs bar­rages fil­trants ont égale­ment pour effet d’amélior­er la qual­ité de l’eau et d’at­ténuer inon­da­tions et sécher­ess­es en aval. Lors des incendies de forêts, ces espaces humides con­stituent en out­re des refuges ignifugés pour d’autres espèces, con­tribuant ensuite à la récupéra­tion des écosys­tèmes.

A l’occasion de notre semaine du vivant, retrou­vez chaque jour le por­trait d’une espèce men­acée, qui racon­te cer­tains des boule­verse­ments en cours.