Pauvres riches


Pauvres riches ! Non seulement ils émettent plus de CO2 que tous les autres, mais même leur argent produit du carbone. 

Un ISF climatique pour les plus riches 

L'argent ne dort pas, et il émet du CO2. Greenpeace propose d'instaurer un impôt sur la fortune (ISF) climatique pour taxer le carbone émis par les capitaux des plus riches.

Dans un rapport publié mardi, l'ONG plaide pour réintroduire l'ISF, impôt supprimé par Emmanuel Macron au début de son mandat, en lui ajoutant une composante écologique. Greenpeace suggère ainsi de taxer le CO2 émis par les avoirs financiers des ménages au patrimoine supérieur à 1,3 million d'euros.

La chose est connue : le mode de vie des plus riches génère bien davantage de gaz à effet de serre que celui des plus pauvres. Mais ce que révèle l'étude de Greenpeace, c'est l'impact environnemental de leur argent. Celui-ci est investi dans des activités économiques bien réelles et plus ou moins émettrices de carbone. Associée au cabinet d'ingénieur•e•s Carbone 4, l'ONG estime que l'empreinte carbone du patrimoine des 10% les plus aisé•e•s s'élève à 46 tonnes de CO2 par an contre 2,9 tonnes pour les 10% les plus pauvres. 

Emissions de CO2 (en tonnes) par niveau de revenu du patrimoine financier des ménages en France en 2015. Le premier décile désigne les 10% les plus pauvres, le 10ème décile, les 10% les plus riches. Cliquez sur l'image pour l'afficher en grand © Greenpeace

Ce nouvel ISF permettrait de collecter près de 10 milliards d'euros chaque année, dont 4,3 milliards de taxation carbone, d'après un calcul réalisé à partir du patrimoine des personnes assujetties à cet impôt avant sa suppression en 2017. Cette mesure de justice sociale et climatique entraînerait une réduction des émissions françaises tout en se montrant acceptable pour la majeure partie de la population. Plus lourde pour les moins aisé•e•s, c'est la hausse de la fiscalité sur le carburant qui avait lancé le mouvement des gilets jaunes, à la fin 2018. Plus d'informations dans les Echos

• Mardi, 150 militant•e•s d’Extinction rebellion ont tenté de bloquer le ministère de la transition écologique, à Paris. Elles et ils espéraient installer un campement devant ses portes, mais les policiers les ont rapidement délogé•e•s. Récit dans Libération

• La ZAD (zone à défendre) installée depuis six ans à Roybon (Isère) a été démantelée par la gendarmerie, mardi. Les zadistes avaient contribué à obtenir l’abandon, en juillet dernier, du projet de Center Parcs qui prévoyait l’installation de mille cottages dans la forêt de Chambaran - 20 Minutes 

L’électricité solaire est désormais la moins chère de l’histoire

Laissez laissez entrer le soleil. Le solaire produit désormais l'électricité la moins chère de tous les temps

C'est ce que révèle l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans la dernière mouture du World energy outlook ; son rapport annuel sur l'énergie dans le monde, publié mardi, et décrypté par le Carbon brief

Dans son édition 2020, l'AIE admet avoir surestimé, par le passé, les coûts financiers des installations photovoltaïques. En fonction des régions, le solaire serait en réalité 20 à 50 % moins cher qu'annoncé. Dans les endroits qui bénéficient des politiques publiques les plus favorables et du maximum de soutien financier, le mégawatt-heure (MWh) peut coûter moins de 20 dollars (17€). C'est le cas notamment en Chine ou en Inde, où le solaire est encouragé par des prix garantis et des subventions d'exploitation. En Europe et aux Etats-Unis, les nouveaux projets à grande échelle permettent de produire un mégawatt-heure entre 30 et 60 dollars (entre 25,5 et 51€).

Le charbon reste de loin l'énergie la plus utilisée dans le monde pour générer de l'électricité. Mais son coût (entre 50 et 100 euros le mégawatt-heure) pourrait le rendre de moins en moins attractif. L'AIE estime que la somme des renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique, etc.) pourrait supplanter le charbon d'ici 2025.

Dans cette édition 2020, l'AIE indique par ailleurs qu'en l'absence de politiques climatiques ambitieuses, la consommation de gaz devrait augmenter de 30% d'ici 2040. Hélas, la France vient d'annoncer qu'elle continuerait de subventionner cette énergie jusqu'en 2035, comme Vert l'écrivait hier. A lire sur le site du Carbon brief (en anglais). 

Des potagers solidaires à Nantes

La bonne idée a germé. C'est l'heure de la récolte dans la cinquantaine de potagers solidaires qui parsèment la ville de Nantes depuis le printemps.

Au mois de juin, le service des espaces verts de la ville de Nantes s'était mis en tête d'investir plate-bandes et parcs pour y semer des graines de courges, de tomates, de choux ou encore, de pâtissons. Le but : permettre aux plus pauvres d'accéder à une nourriture de qualité et répondre à la quasi-pénurie de produits frais vécue pendant les deux mois de confinement. 

Plantation de légumes sur le cours Cambronne © Jean Félix Fayolle

54 potagers ont été installés à travers la ville, pour un total de 5 000 m², auxquels se sont ajoutés les deux hectares des pépinières municipales qui accueillent des légumes d'hiver, raconte Ouest-France. Ces espaces sont cultivés à la fois par des jardiniers, ainsi que par des bénévoles d'associations et des bénéficiaires. Les fruits et légumes sont distribués par le centre communal d'action sociale (CCAS) et des associations à quelque 2 500 foyers. 

25 tonnes de primeurs auront été récoltées d'ici la fin de la saison, indique encore Ouest-France. Baptisée « Paysages nourriciers », l'opération sera reconduite l'année prochaine, a déjà indiqué la municipalité de Nantes. A lire dans Ouest-France.

Une tigresse sibérienne, star du concours Wildlife photographer of the year 

Une tigresse aux anges qui enlace un conifère au cœur des lointaines forêts sibériennes... il aura fallu attendre dix longs mois avant que le piège-photo de Sergey Gorshkov ne se déclenche pour immortaliser ce moment. Sa patience a été récompensée puisque ce cliché rarissime a permis au Russe de décrocher la première place du célèbre concours du Wildlife photographer of the year (photographe animalier de l'année), organisé par le Muséum d’histoire naturelle de Londres. La sélection finale et les clichés gagnants de chaque catégorie sont à découvrir sur le site du Muséum (en anglais). 

"The embrace", cliché vainqueur du concours © NHM