L’été saharien


Un numéro où l'on verra que l'été semble vouloir jouer les prolongations pendant les trois autres saisons.  

Le mois de septembre le plus torride

C'est (de plus en plus) chaud. Après des records égalés ou battus en avril, mai, et juin, septembre 2020 est le mois de septembre le plus chaud jamais mesuré.

Et il devance d'une courte tête celui de... 2019. Le mercure s'est particulièrement élevé au nord de la Sibérie, ainsi qu'au Moyen-Orient, comme l'a indiqué Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre, dans son dernier bulletin mensuel. La Turquie, Israël et la Jordanie ont battu des records de chaleur. A l'Ouest des Etats-Unis, dans le comté de Los Angeles, il a fait jusqu'à 49°C. La température a également atteint des sommets sur de larges parts de l'Amérique du Sud (au Brésil ou au Paraguay) et de l'Australie. 

Ecart entre les températures de septembre 2020 et celles des mois de septembre de la période 1981-2020. Cliquez sur l'image pour l'afficher en grand © Copernicus

En Europe, où le record a été pulvérisé, ce mois de septembre s'est élevé à 1,8°C au-dessus de la moyenne des mois de septembre de la période 1981-2010. La France a fait partie des zones les plus anormalement chaudes, avec un pic de chaleur inédit à la mi-septembre.

Les douze derniers mois (octobre 2019 – septembre 2020) se hissent désormais à 1,3°C au-dessus de la moyenne de l'ère préindustrielle (milieu du XIXè siècle). L'objectif annoncé dans l'Accord de Paris de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C paraît de plus en plus inatteignable. Plus d'informations sur le site de Copernicus (en anglais). 

• Mardi soir, le Parlement européen a voté en faveur d’un accroissement de l’effort climatique de l’UE. Les eurodéputé•e•s ont proposé de réduire les gaz à effet de serre de 60% d’ici 2030, un objectif plus ambitieux que celui annoncé par la Commission à la mi-septembre (-55%). Les Etats-membres de l’UE devraient se prononcer sur la hausse des objectifs d’ici la fin de l’année - Le Monde (AFP)

• 14 millions de tonnes de microplastiques gisent au fond des mers, selon une étude publiée, lundi, par l’agence nationale australienne pour la recherche (CSIRO). Des quantités 25 fois supérieures aux précédentes estimations - Huffington Post (AFP)

Les douze travaux de la police de l'environnement

Depuis la création de l'Office français de la biodiversité (OFB), les missions des policier•ère•s de l'environnement se multiplient, contrairement à leurs moyens

Le 1er janvier 2020, la jeune Agence française pour la biodiversité a fusionné avec l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, pour donner naissance à l'OFB. Placé sous la double tutelle du ministère de la Transition écologique et de celui de l’Agriculture, celui-ci chapeaute désormais l'ensemble des inspecteur•rice•s de l'environnement. 

Comme le raconte Libération dans un passionnant reportage, des réformes successives ont doté ces dernier•ère•s de pouvoirs d'enquête comparables à ceux d'officiers de police judiciaire : perquisitions, saisies, recours à des experts, interpellations, etc. 

Des agents de l'OFB lors d'une opération nocturne contre le braconnage, en avril dernier © OFB

Après la fusion des deux agences, leurs missions se sont également multipliées. Elles et ils sont chargé•e•s de lutter contre le braconnage, les délits de chasse, les prélèvements illégaux d'eau en période de sécheresse, la pollution dans les milieux naturels, les dépôts sauvages de déchets, l'empoisonnement d'animaux. Mais aussi de mener des actions de sensibilisation auprès du public, de suivre les populations, de collecter les cadavres qui présentent des anomalies, de mesurer le niveau des cours d'eau. 

Une tâche homérique alors que les agent•e•s ne sont qu'une quinzaine par département, indique encore « Libé », et que les effectifs fondent d'année en année : 60 postes devraient être supprimés en 2021 et 2022. Puisqu'il est impossible de tout assurer avec si peu de moyens, les policier•ère•s sont contraints de mettre certaines de leurs missions de côté. Un riche et insolite reportage au cœur du Loiret à lire et à voir sur le site de Libération (abonnés). 

Un Giec régional dans les Pays-de-la-Loire

Pour tenter d'y voir plus clair sur les bouleversements qui se profilent, la région Pays-de-la-Loire vient de créer son propre groupe d'expert•e•s sur la crise climatique.

Avec son nom en clin d'oeil au fameux Giec des Nations unies, le nouveau Groupe interdisciplinaire d’experts sur le climat rassemble 20 universitaires, spécialistes du littoral, de géologie, de météorologie, de la ressource forestière, de la finance ou de l’urbanisme, rapporte 20 Minutes

Elles et ils seront chargé•e•s d'« observer l’impact du réchauffement climatique, identifier les territoires les plus exposés et faire des propositions concrètes » aux élu•e•s, comme l'a expliqué à Ouest-France Christelle Morançais, présidente (LR) du conseil régional. « Notre objectif est de produire un récit des possibles qui invite chacun à s’emparer de ces problématiques, indique au quotidien la présidente du Giec régional, Virginie Raisson. Trop souvent, la lutte contre le réchauffement climatique est perçue comme source de frustration et de renoncements. »

Leurs travaux seront suivis par le climatologue Hervé Le Treut, membre du Giec international, comme il le fait déjà pour un autre Giec local, celui créé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2018. Plus d'informations dans Ouest-France

Film d'horreur dans un élevage de cochons

Alors qu'arrive aujourd'hui à l'Assemblée le projet de loi sur le bien-être animal porté par l'ex-macroniste Cédric Villani, qui propose notamment la fin de l'élevage en cage, la dernière enquête en vidéo de L214 permet d'illustrer le débat.

Porcs atteints de diverses maladies, mutilations entre congénères ; les militant•e•s du bien-être animal se sont introduit•e•s dans un sordide élevage de cochons situé en Auvergne. Comme d'habitude, les images – et la réalité que celles-ci dépeignent, sont choquantes.

© L214