La dernière "année glissante" est aussi la plus brûlante jamais mesurée.

Les douze mois les plus chauds
Le feuilleton continue. Après un record égalé en avril, mai 2020 est le mois de mai le plus torride jamais mesuré. Et il y a pire.
Comme l'a rapporté le programme européen de surveillance de la Terre Copernicus dans son dernier bulletin mensuel, la température s'est élevée à 0,63°C au-dessus de la moyenne des mois de mai de la période 1981-2010.
Il a fait particulièrement chaud en Alaska, dans les Andes chiliennes et argentines, ainsi qu'à l'ouest et à l'est de l'Antarctique. Le mercure s'est affolé en Sibérie : jusqu'à +10°C en certains endroits !
La température des douze derniers mois se hisse à 0,66°C au-dessus de la moyenne de 1981-2010, ce qui en fait désormais l'année glissante la plus chaude à égalité avec la période allant d'octobre 2015 à septembre 2016. A l'époque, les températures avaient été « dopées » par un important phénomène El Niño. Rien de tel cette fois-ci.
Comme l'explique Copernicus, la température moyenne observée entre juin 2019 et mai 2020 se situe à 1,3°C au-dessus de celle de l'ère préindustrielle (deuxième moitié du 19ème siècle). L'objectif annoncé dans l'Accord de Paris de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C apparaît de plus en plus illusoire.

Le soutien européen à la biodiversité « surestimé »
Dans un rapport publié vendredi 5 juin, la cour des comptes européenne juge sévèrement l'impact de la politique agricole commune (PAC) sur la préservation de la biodiversité.
La Commission européenne a choisi de consacrer 86 milliards d'euros à la sauvegarde de la biodiversité sur la période 2014-2020. Parmi ceux-ci, 66 milliards sont issus de la PAC, ce gargantuesque programme de subventions à l'agriculture européenne.
Or, la Cour des comptes estime que la PAC a eu un effet positif tantôt « limité », tantôt « inconnu » sur la préservation du vivant. Cet organisme chargé de surveiller les dépenses des institutions européennes, déplore notamment un manque de données à la disposition des décideurs. Comme le rapporte le Monde, la majorité des indicateurs n'ont pas été mis à jour par la Commission européenne depuis au moins six ans. Par exemple, les derniers chiffres au sujet de la « diversité génétique du bétail » datent de 2005 et ne sont disponibles que pour cinq Etats membres.

Selon la Cour, l'évaluation des dépenses de la Commission réalisées au nom de la biodiversité n'est pas fiable et les sommes annoncées sont « surestimée[s] ». Exemple : des coefficients sont attribués aux dépenses de la PAC. Ceux-ci vont de 0% (dépenses qui ne ciblent pas la biodiversité) à 100% (dépenses dont l'objectif principal est la biodiversité). Or, ont expliqué les auteur•rice•s du rapport au Monde, la Commission « attribue des coefficients de 100 % à des lignes de budget dont l’objectif premier n’est pas la protection de la biodiversité […] Et elle se base sur des projections, pas sur les résultats obtenus. Ce mode de calcul ne reflète pas la réalité. »
Fin mai, la Commission a annoncé un très ambitieux programme baptisé « Biodiversité 2030 », que Vert avait détaillé. Dans le même temps, le budget de la PAC pour la période 2021-2027 est en discussion. L'Europe a fort à faire alors que, comme le notent les auteur•rice•s du rapport, « l'agriculture intensive reste l'une des principales causes de la perte de biodiversité ». À lire dans le Monde (abonnés).

Et le train, dans tout ça ?
L'Etat déraille. Touché comme les autres secteurs par la crise du Covid-19, le ferroviaire est pour l'instant le grand oublié des plans de relance en France.
10 milliards pour l'aéronautique, 8 milliards pour la voiture, 20 millions pour le vélo et … 0 pour le train ? Pendant le confinement, le trafic du TGV a chuté de 99%. Le 20 mai, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farrandou, annonçait que les pertes de la SNCF s'étaient déjà élevées à 2 milliards d'euros à la fin du mois d'avril, raconte Reporterre.
Un mois et demi plus tard, la facture promet d'être encore plus salée, alors que le trafic ne représente que 25% du flux habituel, d'après l'estimation faite par Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat aux transports.
Si 100% des trains circuleront à nouveau dès la mi-juin, la fréquentation devrait mettre plusieurs mois à retrouver un niveau normal. Le gouvernement a, certes, mis fin à certaines des règles les plus injustes, comme l'interdiction des trains de nuit, ou l'obligation de laisser un siège vacant sur deux (ce qui n'était pas le cas de l'aviation). Mais, pour l'heure, l'exécutif paraît peu enclin à soutenir la SNCF, deux ans après avoir accéléré sa conversion en une entreprise privée. A lire dans Reporterre.

Une mairie comestible
C'est sympa. La municipalité du Havre est en train d'installer un jardin comestible de 260 m2 sous ses fenêtres.
Plus de 3 000 plantes potagères intercalées entre des fleurs sur le parvis de l'Hôtel de ville : l'idée avait germé il y a un moment déjà, mais c'est la crise du Covid-19 qui a accéléré le passage à l'acte, a expliqué le maire du Havre, Jean-Baptiste Gastinne, interrogé par Paris Normandie.
Jalonné par des panneaux à vocation pédagogique, le jardin aura notamment pour but de sensibiliser les habitant•e•s à l'agriculture urbaine. Les Havrais•es seront également invité•e•s à se servir en fruits, légumes et herbes aromatiques. Des instructions devraient préciser si les plantes sont mûres ou non et comment les récolter. A lire dans Paris Normandie.

Les têtards stars de TikTok
C'est une histoire comme seule notre époque sait les écrire. Au début du confinement, Hannah McSorley a recueilli une portée de têtards qui risquaient l'assèchement. Puis une seconde. Cette adolescente Nord-irlandaise de 17 ans, s'est mise à chroniquer leurs premiers jours sur le réseau social de vidéos TikTok. En quelques semaines à peine, plus de 500 000 personnes se sont abonnées à sa chaîne.
Le succès vient de ce que les têtards sont « totalement apolitiques » et « très apaisants à observer », a expliqué la naturaliste en herbe au Guardian, qui raconte toute son histoire.
Alors que les pattes des têtards ont commencé à apparaître, Hannah McSorley réfléchit actuellement à la meilleure manière de relâcher ses milliers de pensionnaires dans la nature.
