Dézoolés


Interdire les animaux en cage, c’est bien, protéger la biodiversité mondiale, c’est encore mieux.  

Sommet des Nations unies sur la biodiversité : un rendez-vous à ne pas manquer

S.O.S biodésertifiée ! Ce mercredi, l'ONU organise un sommet spécial dans l'espoir de relancer la dynamique politique autour de la protection de la biodiversité

Après avoir acté l’échec des objectifs « d’Aichi » pour 2010-2020, comme Vert l'avait raconté, les Etats-membres de l'ONU tenteront de faire preuve de plus d'ambition alors que se prépare la rédaction de la prochaine convention pour la diversité biologique. Ce traité international doit être mis à jour et adopté lors de la quinzième « conférence des parties » (COP 15) sur la biodiversité, organisée à Kunming (Chine) en mai 2021.

Dans un énième rapport paru le 14 septembre dernier, l'ONU s'est faite plus insistante que jamais : c'est le genre humain qui est maintenant menacé alors que la biodiversité est déjà en train de s’effondrer. Et si la crise sanitaire a considérablement ralenti l'agenda politique, la course à la destruction du vivant continue de s'accélérer.

Une forêt en feu illustre l'édition 2020 du "State of the World's Plants and Fungi" publié annuellement par les jardins botaniques royaux de Kew au Royaume Uni © Royal Botanic Gardens Kew

A la différence des accords précédents, cette nouvelle convention devrait comporter des objectifs précis et chiffrés, ainsi que des modalités de suivi, indique l'Humanité. Y figureront notamment des objectifs de réduction d’au moins 50 % de la pollution causée par les pesticides, les déchets plastiques et d’autres sources, ou une utilisation durable de toutes les ressources d’ici à 2030.

Par ailleurs, en amont du sommet, 64 États ainsi que l’Union européenne ont signé le 28 septembre un « engagement des dirigeants pour la nature », dans lequel ils promettent d’œuvrer à inverser la courbe de perte de biodiversité d’ici à 2030. Des pays aussi puissants et pollueurs que les États-Unis, l’Inde, le Brésil, ou encore la Chine n'ont pas signé la déclaration. Surtout, jamais, encore, les États n’ont tenu leurs engagements pour préserver la biodiversité. Un changement de braquet est donc aussi nécessaire qu'inespéré.

• La Commission européenne autorise la mise sur le marché d'un nouveau soja génétiquement modifié (le MON 87708 x MON 89788 x A5547-127) destiné à la consommation humaine et animale. L’autorisation est valable pour dix ans et tout produit fabriqué à partir de ce soja sera « soumis à des règles d’étiquetage et de traçabilité », précise Bruxelles. Le Parlement européen s’était opposé à l’autorisation de cet OGM, s’inquiétant notamment d’une utilisation accrue d’herbicides – Contexte

• La transition énergétique crée de l'emploi : près de 11,5 millions dans le monde selon les derniers chiffres publiés le 29 septembre dernier par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables. En France, le ministère de la Transition écologique a récemment estimé à 563 000 le nombre d'emplois créés dans les éco-activités. Le chiffre est faible - 2,1 % de l’emploi total français, mais il est en forte hausse : + 4,4 % en 2018, après + 5,8 % en 2017.

L'Allemagne veut ressusciter le Trans Europ Express

Vos tickets, bitte ! L'Allemagne propose de faire renaître, d'ici 2025, le Trans-Europ-Express (TEE), ce mythique réseau européen de liaisons ferroviaires rapides, qui reliaient une capitale à l'autre de jour comme de nuit.

Étouffé pendant des années par la très émissive concurrence de l'aérien, ainsi que celle du TGV, le réseau TEE a fini par disparaître dans les années 1990. Mais le train longue distance fait enfin son retour en grâce avec cette suggestion annoncée la semaine dernière par Berlin, qui occupe actuellement la présidence tournante de l'UE, aux autres Etats-membres. 

Le projet allemand « TEE 2.0 », dont une version très détaillée est consultable ici, prévoit l'ouverture de quatre lignes transeuropéennes, dont trois passeraient en France : Paris-Varsovie, Berlin-Barcelone (via Lyon), Amsterdam-Barcelone (via Roissy, Lyon et Montpellier) et Amsterdam-Rome. La construction d'infrastructures nouvelles, comme un tunnel entre l'Allemagne et le Danemark, permettrait selon Berlin d'adjoindre quatre autres lignes.

S'y ajouteraient des lignes de train de nuit moins rapides, dont Paris-Berlin, Francfort-Barcelone (via Strasbourg, Lyon et Montpellier), Paris-Vienne puis Budapest et Zagreb, Paris-Copenhague-Stockholm, Berlin-Nice via Milan, etc.

A gauche, le tracé réalisable "à court terme". A droite, les lignes qui nécessiteront des travaux majeurs en matière d'infrastructure. Cliquez pour afficher les cartes en plein écran © BMVI

Pour avancer, l'Allemagne propose la création d'une coentreprise entre la SNCF et la Deutsche Bahn, à laquelle pourront participer d'autres compagnies européennes. « Étant donné que la transposition nécessite “simplement” une concertation des entreprises ferroviaires en ce qui concerne les horaires, l'homologation (du matériel), l'interconnexion des lignes ainsi que les tarifs, une réalisation à court terme semble envisageable », écrit Berlin dans son projet.

Reste à savoir quel accueil lui sera fait, et notamment en France. Le plan de relance français prévoit de mobiliser 4,7 milliards d’euros pour soutenir les petites lignes, le fret ferroviaire et relancer le train de nuit, dont le réseau a été réduit à peau de chagrin comme le déplorait récemment la présidente de la Commission transports au Parlement européen, Karima Delli, dans un tweet.

• En plus des pertes de récoltes, la sécheresse entraîne aussi une diminution des puits de carbone forestiers, indique une série d'études publiées par le réseau européen Icos. En 2018, les puits de carbone en Europe ont baissé de près de 20%, et le rendement des cultures de 40% au Nord et à l'Est de l'Europe. Cette année-là, l'Europe centrale a enregistré des précipitations jusqu'à 80% inférieures à la normale et des températures caniculaires inédites depuis les années 50 – Actu Environnement 

Bientôt la fin des cages pour les animaux sauvages

Arrête ton cirque ! Mardi, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé la fin progressive des spectacles d'animaux sauvages et des élevages de visons

Ces interdictions s'échelonneront sur plusieurs années : 2022 pour les orques, 2027 pour les dauphins et 2025 pour les visons d'élevage. Ces mesures s'appliqueront d'office pour les nouveaux établissements (zoos, cirques, parcs aquatiques) concernés par ces pratiques.

« Il n’est plus raisonnable de transporter des hippopotames ou des fauves de commune en commune », a prévenu la ministre, visant les cirques itinérants, au sujet desquels elle n'a toutefois pas indiqué de date d'interdiction précise. Elle a également promis l'instauration de nouvelles normes de détention pour certains animaux de zoos, en particulier les ours polaires.

© RIP pour les animaux

« Enfin ! », ont répondu en chœur les associations de protection animale. Dès 2018, L214 avait révélé l'effroyable réalité des élevages de production de fourrure et les vidéos illustrant le mal-être des animaux de spectacle sont légion. L'ex-ministre de l’Écologie, François de Rugy, avait lancé des groupes de travail sur le sujet en avril 2019 mais leur concrétisation a traîné.

Pourtant, l'ouverture, en juillet dernier, d'un référendum d'initiative partagée (RIP) pour les animaux a révélé une adhésion massive des citoyens à l'amélioration de la condition animale. D'après deux sondages Ifop, 91% des Français•e•s s’opposent ainsi au commerce de la fourrure et 72% sont favorables à l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques.

Les associations n'ont pas manqué de rappeler que les annonces de Barbara Pompili ne répondent qu'à deux des six mesures proposées par les tenants du référendum, qui demandent également la fin de l'élevage intensif et des cages pour les animaux d'élevage, de la chasse à courre, du déterrage et des chasses dites « traditionnelles » ainsi que la réduction de l'expérimentation animale. « Nous attendons d'autres mesures absolument nécessaires sur l’élevage intensif, qui concerne plus d’un milliard d’animaux chaque année en France », a ainsi souligné L214 dans un communiqué.

L'association a révélé ce mercredi une nouvelle vidéo choc, tournée dans un élevage de lapin, à la veille de l'examen en commission de l'Assemblée nationale d'une proposition de loi sur la maltraitance des animaux, déposée par le groupe Ecologie Démocratie Solidarité (EDS) de Cédric Villani et Matthieu Orphelin.

Impacter la PAC 

L'humoriste Max Bird et la plateforme inter-organisations « Pour une autre PAC » tentent d'attirer l'attention sur la réforme de la politique agricole commune actuellement en discussion au niveau européen. Si le système actuel favorise les pratiques industrielles et la dépendance au marché mondial, une réorientation des priorités est encore possible, indique le trublion vulgarisateur dans sa dernière vidéo. ImPACtons, le débat public organisé par le ministère de l'Agriculture et de l'alimentation dure encore jusqu'au 31 octobre.

IDEE REÇUE #52 : Tout est de la faute du consommateur © Max Bird