Une COP au rabais ?
A Madrid, ce lundi, s'ouvre la 25ème conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC). Du 2 au 13 décembre, les représentants des 197 Etats-membres, ainsi que des ONG, des entreprises ou des chercheurs se rassembleront dans la capitale espagnole pour échanger, négocier et prendre des décisions visant à contenir le réchauffement climatique. Initialement prévue au Chili, qui la présidera tout de même, la COP25 a dû être expatriée d'urgence il y a quelques semaines en raison de la crise sociale qui y sévit.
Le président Macron, initialement attendu à Madrid, sera remplacé par son premier ministre Edouard Philippe. Comme le raconte 20 Minutes, certains craignent déjà une COP au rabais, alors que de nombreuses réunions-clefs sont attendues en 2020.
Au printemps prochain, doit se tenir le dernier round des négociations au sujet d'un important traité sur la haute mer. Fin 2020, la Chine accueillera la COP15 sur la biodiversité dans l'espoir que celle-ci verra les Etats prendre des engagements du même niveau que ceux pris à Paris pour la COP21 sur le climat. Enfin et surtout, les Etats ont jusqu'en 2020 pour rehausser leurs contributions nationales (NDC).
Ces engagements individuels, pris lors de la signature de l'accord de Paris en 2015, sont largement insuffisants pour maintenir le réchauffement en-dessous de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. Comme l'a rappelé le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), les engagements actuels placent le monde sur la trajectoire d'un réchauffement de 3,2°C. Sachant cela, les Etats avaient accepté d'augmenter leurs contributions d'ici 2020. Ce qui fait d'emblée de la prochaine COP26, à Glasgow, un événement plus important que cette COP madrilène.
Les enjeux de cette COP
Cette COP25 ne sera tout de même pas dénuée d'intérêt. Le site Actu environnement a dressé la liste des principaux thèmes qui seront à l'agenda de ces deux semaines espagnoles.
En août, puis en septembre 2019, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a publié deux importants rapports. Le premier, sur l'agriculture et l'importance de la préservation des sols. Le second, très commenté, au sujet des océans et de la cryosphère. Cette COP25 sera l'occasion, pour les Etats, de se saisir des données mises en lumière dans ces documents pour agir. La protection des forêts tropicales devrait également être au cœur des débats.
Sujet d'importance : une négociation aura lieu au sujet des marchés internationaux du carbone. Les règles de ce système d'achat et de revente de « droits à polluer », ont été fixées à Kyoto en 2006. Elles devront bénéficier d'un sérieux lifting. Enfin, le mécanisme d'indemnisation des pertes et préjudices liées au réchauffement climatique doit être remis à jour et approfondi, notamment pour attribuer des responsabilités aux pays les plus émetteurs de carbone.
Qualité de l'air en Europe
En matière de pollution de l'air : peut beaucoup mieux faire. C'est ce qui ressort d'un vaste rapport rendu par la commission européenne le vendredi 29 novembre. Dans ce document, l'institution fait l'évaluation des directives de 2004 et 2008 sur la qualité de l'air. Si les niveaux ont baissé depuis le début des années 2000, la pollution de l'air reste le « problème numéro un de santé lié à l’environnement » dans l’Union européenne (UE) et provoque « plus de 400 000 morts prématurées par an », constate le rapport, détaillé par le Monde.
Ce document doit atterrir sur le bureau de la nouvelle Commission européenne, qui entre en fonction dimanche, pour que celle-ci envisage la mise en place de normes bien plus strictes. Le rapport recommande notamment d'aligner l'UE sur les seuils fixés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus restrictifs.
Autre enjeu d'ampleur : les particules ultra-fines, dont le diamètre est inférieur à 0,1 micromètre, principalement issues de la combustion du diesel. Elles ne font toujours pas l'objet d'une surveillance obligatoire et encore moins de seuils d'émissions maximales.
L'Europe au secours des merles englués
Légale, la chasse à la glu ? Saisi par l'association de protection animale One Voice, le Conseil d'Etat a décidé, vendredi 29 novembre, de s'en remettre à la Cour de justice de l'Union Européenne.
La chasse à la glu désigne une technique traditionnelle, autorisée seulement dans quelques départements de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur : elle consiste à enduire de colle les branches des arbres pour attraper vifs merles et grives. Cette chasse est dénoncée de longue date par les associations qui s'émeuvent d'une pratique cruelle et non-sélective : des dizaines de milliers de petits oiseaux, membres parfois d'espèces protégées, seraient piégés de cette manière.
Fin 2018, l'Etat avait, une fois encore, autorisé la capture de 40 000 oiseaux. Il y a deux semaines, One Voice avait attaqué les décrets permettant ces prises devant le Conseil d'Etat.
Comme le rapporte Ouest-France, le Conseil d'Etat saisit la CJUE de ces deux questions : « La directive « Oiseaux » [qui proscrit le recours à des méthodes de capture massive ou non sélective, NDLR] interdit-elle un mode de capture dans lequel des oiseaux capturés et n'appartenant pas à l'espèce recherchée sont relâchés ? L'objectif de préserver le recours à des modes de chasse traditionnels peut-il justifier le maintien d'une dérogation? ». « Il est enfin possible d’espérer la fin de l’agonie des oiseaux odieusement piégés dans le sud-est de la France », s'est félicité Allain Bougrain Dubourg, ancien président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Quatre décennies d'inaction
1979-2019, même combat. Voilà 40 ans que l'on sait précisément pourquoi et comment le réchauffement climatique va se produire. En 1979, soit la même année que le premier sommet sur le climat organisé par l'Organisation métérologique mondiale (OMM), sort le rapport Charney. Conduit par le physicien de l'atmosphère Jules Charney, celui-ci conclut à un réchauffement à venir provoqué par une augmentation de l'effet de serre due aux activités humaines.
L'influence de la concentration du CO2 dans l'atmosphère sur la température est, elle, connue depuis le début du XXè siècle. Dans cet article extrêmement riche, le Monde revient sur 40 ans de constats et d'inaction internationale (édition abonnés).
Les assureurs tournent le dos au charbon
Elles sont de moins en moins sûres de vouloir du charbon. Comme le raconte le Guardian, près de la moitié des 35 plus grandes compagnies d'assurances ont décidé de restreindre leur couverture des entreprises qui exploitent ce combustible fossile, responsable majeur des émissions de gaz à effet de serre.
C'est ce que révèle un rapport à paraître aujourd'hui, signé « Unfriend coal », une campagne menée conjointement par 13 ONG, dont Greenpeace. Les premières à s'être désengagées du charbon furent européennes ; Elles sont désormais suivies par des compagnies étasuniennes majeures, comme Chubb ou Axis Capital. En 2019, ce sont 10 des plus grands assureurs qui ont décidé de tourner le dos au combustible. Ce qui fait dire avec enthousiasme aux auteurs du rapport que « le charbon est en train de devenir inassurable ».
Ils sont toujours aussi prêts. Pour la deuxième année, une flopée de vedettes de Youtube mettent leurs abonnés au défi de changer leurs habitudes quotidiennes pour le plus grand bien de la planète. Chaque jour, du 9 au 19 décembre, elles et ils recevront un nouveau challenge à relever. L'an dernier, l'opération baptisée « On est prêts » avait déjà proposé un mois de défis. Parmi ceux-ci : supprimer ses vieux e-mails, se convertir à la gourde en inox, ou acheter ses vêtements en friperie.
Les marées hautes record se multiplient à Venise. Et le phénomène n'est pas prêt de s'arrêter, à tel point que la ville devrait disparaître sous les eaux dans le courant du siècle. Parmi les causes de la fin programmée de la cité des Doges, de nombreuses sont d'origine humaine. C'est ce que raconte le Monde dans cette vidéo :