Avion à réactions


Hélas pour l’aviation, la mobilisation décolle chez les empêcheurs de voler en rond.  

La marche sur les aéroports parée au décollage

Faire atterrir l'aviation. Contre le crash climatique et pour la réduction du trafic aérien, de nombreuses actions sont prévues dans toute la France, samedi 3 octobre, à l'appel des organisations Alternatiba et ANV (Action non violente) – COP21.

« Utiliser l’argent public pour maintenir sous perfusion une industrie incompatible avec la préservation de conditions de vie dignes sur Terre, c’est non. Laisser croire qu’une aviation écologiquement responsable est possible dans les prochaines décennies, c’est non », écrivaient les deux associations écologistes dans leur appel lancé le 10 juillet.

En lien avec des collectifs locaux, des marches et des vélorutions en directions des aéroports ont été planifiées dans 19 lieux de la métropole (le détail ici). Chaque groupe s'est choisi une thématique : contre les vols low cost à Tours, pour la reconversion des emplois de l’aérien à Bayonne, contre la construction d’un quatrième terminal à Roissy ou contre le doublement prévu des capacités d’accueil de l’aéroport de Lille.

©  ANV-COP21,  Alternatiba

« En revanche, c’est un grand oui pour soutenir les travailleur·ses de l’aéronautique et organiser avec elles et eux la reconversion de cette industrie vers des transports décarbonés », écrivent les associations. Rejoignant ainsi l'appel lancé en mai dernier par 700 étudiant•e•s de la filière aéronautique, qui réclamaient de l'Etat qu'il amorce la décrue de l'aviation et la transition de leur filière. 

L'aviation est responsable de 7,3% de l'empreinte carbone de la France, d'après le cabinet spécialisé B&L évolution, et le nombre de passagers augmente de 2,7% par an depuis une vingtaine d'années. Pourtant, l'avion continue de bénéficier de nombreux avantages fiscaux, tels que l'exonération de taxes sur le kérozène, et du soutien de l'Etat : 7 milliards d'euros ont été accordés aux entreprises de l'aéronautique dans le cadre du plan de relance post-Covid, sans aucune contrepartie environnementale. 

Malgré un discours teinté de vert, Air France a annoncé l'ouverture de nouvelles liaisons intérieures, comme l'a raconté Vert. Airbus souhaite également supprimer 15 000 postes, dont 5 000 en France. Plus d'informations dans L'Humanité

Les premières fréquences du futur réseau 5G ont été attribuées aux opérateurs téléphoniques. Ceux-ci ont déboursé un total de 2,8 milliards d’euros, a annoncé jeudi 1er octobre l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). Orange a obtenu la plus grande part des fréquences en jeu - Le Monde (AFP)

Le compte Twitter d’ANV-COP21 ainsi que de nombreux comptes locaux du mouvement ont été suspendus pendant plusieurs heures, jeudi 1er octobre 2020, sans explication. Sur sa page Assistance, Twitter évoque des « tweets ou comportement inadéquats ». ANV-COP21 et Alternatiba dénoncent de leur côté un bâillonnement de la part de la multinationale, à deux jours de la journée d’action nationale sur les aéroports - ANV-COP21

• Six mois après sa parution, la loi économie circulaire n'est pas appliquée révèle un rapport d'information de l'Assemblée nationale diffusé mercredi 30 septembre. Seules deux des 103 mesures d’application de la loi ont été publiées, et 37 sont attendues alors que les dispositions législatives qu’elles visent à concrétiser sont déjà en vigueur. Les 52 autres ont une entrée en vigueur plus lointaine (entre 2021 et 2030) - Contexte 

L'âge de la carne 

Nos « amies » les bêtes. Dans son essai Carnage, l'auteur et militant Jean-Marc Gancille dépeint l'ampleur et l'horreur de l'exploitation animale et propose des mesures radicales pour y mettre fin.

Il faut appréhender froidement les chiffres pour saisir l'étendue de l'effondrement de la biodiversité, sciemment orchestré par les humains. Un carnage. Zoos, chasse, surpêche, industrie agroalimentaire, cirques, braconnage, pesticides : l'humain s'emploie à décimer tout ce qui vit. Face à ce tableau macabre, le dégoût monte aux lèvres. Pourtant, cet ouvrage essentiel et extrêmement fourni nous plonge au cœur de l'une des questions éthiques et politiques les plus essentielles de notre temps : comment nous, individus, pouvons-nous accepter le massacre du vivant ? Y contribuer, même, par nos comportements individuels et collectifs ?

Depuis la naissance de l'agriculture, l'humain exploite sans relâche le reste du règne animal. Aujourd'hui, ce sont deux millions d'animaux qui sont tués, chaque minute, dans le monde. Mais ce qui trouvait justification dans les siècles passés est maintenant mis à mal par les découvertes en neurobiologie sur la sensibilité et la conscience animales. « Comment pouvons-nous continuer, par simple habitude ou tradition, à faire souffrir et mourir des êtres capables de douleurs, d'émotions, d'intentions, dès lors que nos besoins alimentaires ne sont pas en jeu ? », questionne l'auteur. Véritable ode au vivant, cet essai met en lumière nos impensés plutôt qu'il n'accuse. Exceptées les industries qui perpétuent le mythe d'un besoin en protéines animales. 

Les humains sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Tragique, injuste, immoral, inconscient, absurde, le carnage qu'ils accomplissent pourrait bien finir par causer leur perte. L'essayiste ne s'arrête pas aux constats et aux multiples raisons d'arrêter l'exploitation des animaux sous toutes ses formes. Dans la dernière partie de son ouvrage, Jean-Marc Gancille inventorie les solutions qui comprennent, entre autres, l'interdiction de la chasse, la fermeture des zoos et delphinariums ou encore l'arrêt de l'élevage. Pour en finir avec l'ère de l'anthropocentrisme.

Carnage, Jean-Marc Gancille, Editions Rue de l'Echiquier, 2020, 208p, 18€. 

Une chronique signée Juliette Quef

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (Faites-le vous-même) ! Aujourd'hui, la recette de pastilles lave-vaisselle bon marché et écologiques.

Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'afficher en plein écran et l'enregistrer d'un coup de clic droit © Vert

Champs de bataille

Paul François est agriculteur en Charente, où il cultive des céréales sur 250 hectares de terre. Après avoir été intoxiqué en 2004 par un puissant herbicide, il a décidé de convertir toutes ses terres en agriculture biologique. Eric Guéret a suivi pendant un an la mutation de son exploitation et son long combat en justice contre la firme Monsanto. Un puissant documentaire disponible sur le replay de France télévisions.