5G, climat… Le passage en farce


Face à la catastrophe, ils pratiquent la dérision pour faire oublier leurs décisions.

Biodiversité: zéro pointé mondial

Aichi dans la colle. Aucun des objectifs mondiaux fixés il y a dix ans pour préserver la biodiversité n'a été atteint.

En 2010, les quelque 200 Etats-membres de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies se promettaient de remplir 20 objectifs (les « objectifs d'Aichi ») d'ici 2020 pour protéger la nature. Ce mercredi, l'ONU publie son 5ème rapport sur les Perspectives mondiales de la diversité biologique, qui dresse un bilan final – et amer - de ces dix années. 

Les 20 objectifs sont divisés en 60 critères de réussite. Seuls six d'entre eux ont été atteints, comme par exemple la meilleure identification d'espèces envahissantes, le doublement des ressources allouées à la biodiversité, ou un élargissement des espaces protégés. 38 critères ont connu une certaine amélioration, et 13 sont restés inchangés.

Les objectifs majeurs, comme le ralentissement de la dégradation des habitats naturels (dont la déforestation), la préservation des écosystèmes marins, la gestion durable des stocks de poissons et des terres agricoles ne sont pas du tout atteints. D'après le rapport, 23,7% des espèces vivantes connues, soit un million d'entre elles, sont menacées de disparition « si les facteurs de perte de biodiversité ne sont pas réduits de manière drastique ».

Donnée particulièrement marquante : les sommes dépensées chaque année par les Etats pour subventionner des activités néfastes pour la biodiversité -agriculture intensive, énergies fossiles, etc. - s'élèvent à 500 milliards de dollars (422 Md€). Environ six fois plus que les 78 à 91 Md$ (65 à 77 Md€) déboursés pour la protection de la nature. 
A quelques mois d'une cruciale COP15 sur la biodiversité, qui s'ouvrira en mai 2021 à Kunming (Chine), le message de l'ONU est sans détour : « L’humanité se trouve à la croisée des chemins pour ce qui est de l’héritage que nous souhaitons laisser aux générations futures ». Plus d'informations dans Actu-environnement

5G : le passage en farce d'Emmanuel Macron

Après Jojo le gilet jaune... Ecologistes et membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) ont très peu goûté le récent trait d’esprit d'Emmanuel Macron au sujet des adversaires de la 5G.

Des « Amish » qui voudraient revenir à la lampe à huile ; voilà comment le président de la République a dépeint les opposant•e•s à la 5G alors qu'il s'exprimait devant des patrons de la « French tech » ce lundi. Ce n'est pas tant la référence à cette communauté religieuse vivant comme à l'ère préindustrielle qui a provoqué l'émoi - les Amis de la Terre se sont rebaptisés « Amish de la terre » pour l'occasion. Ce qui est dénoncé de toutes parts, c'est le passage en force de l'exécutif sans aucune forme de débat. 

© Compte Twitter des Amis de la Terre

Les questions sont pourtant nombreuses : quid de la consommation d'électricité de cette nouvelle technologie quand les données en circulation se multiplieront grâce à un débit ultra-rapide ? Ou de l'impact écologique du renouvellement du matériel ?  

Mandatés par le pouvoir, les membres de la CCC avaient pourtant suggéré d'attendre les résultats de deux études environnementales sanitaires avant de déployer la 5G. La première, rédigée par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) est attendue en novembre. La seconde, sur laquelle travaille l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) devrait paraître en mars 2021. 

Le gouvernement a décidé de ne pas attendre. Les enchères pour l’attribution des fréquences 5G commenceront à la fin de ce mois. « Notre investissement massif, pendant neuf mois, reposait sur la promesse du président d’appliquer nos mesures “sans filtre”, a déploré un membre de la CCC interrogé par le MondeCe pilier s’effondre ». Un autre : « On se demande si ça va être pareil avec les autres 145 propositions ».

• Des traces de pesticides ont été retrouvées dans 22 vins certifiés « haute valeur environnementale ». Commandée par l’association Alerte aux toxiques, l’analyse s’est portée sur des vins de Bordeaux, Champagne et Languedoc - Le Monde (abonnés) 

• Mardi, les records de chaleur pour un mois de septembre sont tombés les uns après les autres dans le nord de la France. Météo-France a relevé 34,4°C à Melun ou à Nancy et 35,1°C à Lille - Compte Twitter de Météo-France 

Une année climatique hors-norme aux Etats-Unis

Les sept plaies des StatesIncendies, ouragans et bientôt déluges sans précédent – les Etats-Unis de Donald Trump sont balayés par des catastrophes de moins en moins naturelles. 

« Ça va refroidir, vous allez voir ». Ces mots, prononcés par Donald Trump en visite dans une Californie en proie à des incendies inédits, ont été interprétés comme une preuve supplémentaire de son climatoscepticisme. En réalité, le président n'y nie pas la catastrophe en cours. Tout au plus promet-il que la situation va s'arranger. 

San Francisco, voilée d'un ciel orange en raison des incendies qui l'encerclaient, la semaine dernière © Christopher Michel 

Car l'accumulation de catastrophes que subissent les Etats-Unis cette année laisse peu de place au doute. Pour la première fois depuis 1971, cinq tempêtes tropicales majeures se produisent en même temps au-dessus de l'Atlantique. Si Paulette surfe le long de la côte Est, Sally se rapproche de la Louisiane où elle pourrait provoquer un déluge dans les jours à venir, s'inquiète le New York Times. Elle ne bat pas tout à fait son plein, mais cette saison des ouragans est déjà l'une des plus intenses jamais observées. A tel point que les météorologues sont à court de prénoms pour nommer les tempêtes.

Elle dure désormais deux mois de plus que dans les années 70, comme le raconte Libération : la saison des incendies non plus, n'est pas prête de se terminer. En Californie, ce sont désormais 13 000 kilomètres carrés qui sont partis en fumée, pulvérisant le précédent record de 2018 et tout l'ouest étasunien suffoque en raison de la multiplication des feux. 

Le bilan social et humain des destructions climatiques n'a donc pas fini de s'alourdir et Donald Trump de se contorsionner, à un mois et demi de l'élection présidentielle. A lire dans Libération

Des pêcheurs de filets fantômes en Méditerranée

En Méditerranée, des bénévoles partent à la recherche des filets abandonnés par les pêcheurs

Hydrocarbures, détergents, déchets plastiques en tous genres et maintenant masques : la mer Méditerranée est l'une des plus polluées au monde. La dégradation de la qualité de l'eau a des conséquences dramatiques sur la biodiversité. Parmi les mille menaces que les humains font peser sur la faune sous-marine, il en est une un peu moins connue : celle des filets de pêche abandonnés par les chalutiers. 

Le reportage de France 3 sur une plongée de Depth's guards dans le site de la Vierge, au large de Nice (Alpes-Maritimes).

En se fixant sur les récifs, les toiles de nylon empêchent les poissons d'entrer ou de sortir de leurs habitats et les poussent à l'exil. C'est le mal des « filets fantômes ». L'association Depth's guards (les gardiens des profondeurs) multiplie les plongées pour repêcher ces vestiges qu'on trouve en quantité : en 2020, ses bénévoles ont ramassé 7 000m2 de filets en cinq plongées, rapporte France 3

L'association tente désormais de convaincre les pêcheurs de signaler ces pertes et de rassembler des dons pour améliorer son matériel. Plus d'informations sur le site de Depth's guards

Petits ours bruns

Le réseau Ours brun suit à la trace les populations de plantigrades dans les Pyrénées. Géré par l'Office français de la biodiversité, cet organisme a truffé les montagnes de l'Ariège et des Pyrénées-Atlantiques de pièges photographiques pour y déceler des traces de l'ours. Dans une compilation publiée début septembre, des vidéos révèlent la présence de nombreux oursons, dont 10 seraient nés au cours de l'année 2020Des images rares du rut de deux adultes ont également été dévoilées. Plus d'informations dans 20 Minutes

© Réseau Ours brun - OFB