Les mangeurs de terre


Les humains ont sans cesse faim, y compris, parfois, de leurs congénères. 

L'Australie-Occidentale mine ses Aborigènes

Pourquoi opposer la nature et la culture quand on peut détruire les deux d'un coup ? En Australie-Occidentale, le géant BHP Billiton est sur le point d'anéantir plus de 40 sites historiques aborigènes pour agrandir sa mine de fer

En préalable à l'agrandissement de son site d'extraction de minerai de la région de Pilbara, située dans l'ouest australien, BHP a réalisé une étude archéologique des environs. 86 sites historiques ont été mis au jour, sur ces terres appartenant au peuple aborigène Banjima. Au moins 40 d'entre eux auraient de quoi faire l'objet d'une protection au titre de patrimoine historique, d'après les critères de l'Aboriginal Cultural Materials Committee, autorité d'Australie-Occidentale en charge de ces questions.

Des abris en pierre vieux de 10 000 à 15 000 ans ont notamment été exhumés, ainsi que des preuves de l'occupation de cette région il y a environ 40 000 ans, révèle le Guardian.

A la lumière de ces nouvelles découvertes, des représentants du peuple aborigène Banjima tentent désormais de s'opposer à la destruction de ces sites. Hélas, un accord passé avec BHP en 2015, impliquant la protection de certains lieux et des compensations financières, le leur interdit. 

Le site d'extraction de minerai de fer de Tom Price dans l'Etat d'Australie-Occidentale © Bäras

Ils s'en sont alors remis au gouvernement d'Australie-Occidentale. Mais celui-ci s'est déclaré incapable d'outrepasser l'accord qui lie les Banjima à BHP. Le 29 mai, le ministre des Affaires aborigènes de cet Etat, Ben Wyatt, a déclaré avoir approuvé l'expansion de la mine. Trois jours seulement après que Rio Tinto, autre mastodonte minier, a détruit un abri en pierre vieux de 46 000 ans malgré le refus des autorités aborigènes locales. L'affaire a créé un retentissant scandale et forcé l'entreprise à présenter des excuses publiques

Dans ce contexte, BHP a promis, jeudi 11 mai, la reprise des discussions avec les Banjima avant la destruction éventuelle de ces sites. A lire dans le Guardian (en anglais). 

Lactalis va (encore) moins payer les éleveurs

Qui pratique réellement l'agribashing ? Au prétexte de la crise, Lactalis s'apprête à baisser le prix payé aux producteurs français de lait

Lors de la crise laitière de 2015, les revenus des éleveurs avaient chuté en même temps que les prix du lait. En 2017, les Etats généraux de l'alimentation avaient abouti à la fixation d'un prix payé aux producteurs en fonction des coûts de fabrication.

La situation s'améliorait lentement avant que ne frappe la crise du Covid-19. Depuis le début du confinement, décrété à la mi-mars, une partie de la demande s'est contractée (restaurants, cantines, marchés). Mais au même moment, les ventes de lait, beurre et autres yaourts dans la grande distribution ont explosé.

Lactalis a déjà diminué fortement le prix payé aux producteurs. En moyenne, ces derniers avaient touché 330 euros par tonne en 2019, 333 euros au premier trimestre 2020, puis 326 euros en avril et enfin 315 euros en mai et juin, comme le rapporte le Monde. Et le géant laitier a annoncé que le prix moyen sera en baisse au second semestre par rapport aux cinq premiers mois de l'année. 

Plusieurs regroupements d'agriculteurs, comme l’Organisation des producteurs de lait Grand Ouest (OPLGO) ou France OP Lait, ont décidé de saisir le médiateur des relations commerciales agricoles pour dénoncer l'imposition de ces prix par Lactalis et par d'autres, indique encore le quotidien.

Si la filière a, pour l'heure, traversé cette crise sans trop de mal, en réduisant une partie de sa production, certains craignent également que la grande distribution, arguant de la lutte contre la vie chère, ne tente de leur tordre le bras pour baisser les prix. A lire dans le Monde (abonnés). 

Des vacances minimalistes à deux pas de chez soi

L'aventure commence sur le pas de notre porte. Plus écolos et souvent moins coûteuses ; cet été, pourquoi ne pas organiser des vacances minimalistes ?

A l'échelle mondiale, le tourisme est responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre. A ce tarif-là, la semaine prévue à Prague est-elle bien raisonnable ? D'autant qu'il n'y a pas besoin d'aller à l'autre bout de la planète pour connaître le dépaysement. 

Jardinage, Yoga, bricolage... Libération propose une foule de bonnes idées pour vivre l'aventure sur le pas de notre porte. Et légèrement au-delà. Le quotidien fait la part belle à une série d'applications et de services qui permettront de connaître tous les sentiers de rando de sa région (Visorando) ou d'apprendre gratuitement une foule de métiers dans des fermes bio (Wwoofing). 

La route des vins d'Alsace est entièrement cyclable © Routes des vins d'Alsace

Adeptes de la bonne bouffe au pays de la gastronomie, pourquoi ne pas arpenter l'une des nombreuses routes des vins, ou celle des fromages ? De quoi, au passage, soutenir les petits producteurs de lait. Bien plus de riches idées à retrouver sur le site de Libération.

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (faites-le vous-même) ! Vous êtes probablement nombreux•ses à vous être pris•es de passion pour le jardinage à l'occasion du confinement. Voici pour vous une recette simple comme bonjour et gratuite : celle d'un désherbant à employer pour lutter proprement contre les « mauvaises » herbes. 

Cliquez sur la recette pour l'agrandir et la télécharger d'un coup de clic droit. © Vert

L’homme a mangé la terre 

Les géants pantagruéliques des mines australiennes ne sont que les descendants d'une très longue lignée de phagocyteurs de terre. 

Depuis la révolution industrielle, les humains avalent les ressources planétaires par pelletées, souvent au prétexte du progrès et toujours au mépris du vivant. C'est cet angle qu'a choisi Jean-Robert Viallet pour raconter la crise climatique dans L'homme a mangé la terre (2019). Un film qui prend la forme d'un long récit posé sur des images d'archives, proposé en replay par Arte