Chasse tarée


Des voix s'élèvent pour mettre un terme aux pratiques les plus barbares de la chasse et faire taire les fusils les plus cruels.  

Rénovation énergétique des logements : le compte n’y est pas du tout 

Pour lutter contre la précarité et le réchauffement climatique, on n'a guère trouvé mieux. Pourtant, la France est à des années-lumière de ses objectifs en matière de rénovation thermique des logements

En France, le secteur résidentiel totalise environ 40% de la consommation d'énergie et un quart des émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit probablement du secteur qui présente la plus grande marge de progression pour alléger l'impact climatique du pays. 

En 2015, la France s'est donné pour objectif de rénover 100% du parc immobilier à la norme BBC (pour bâtiment basse consommation), la plus élevée, d'ici 2050.

Comme le raconte le Monde, le compte n'y est pas. Les émissions du secteur résidentiel n'ont baissé que du tiers de ce que prévoyait la Stratégie nationale bas-carbone - feuille de route climatique du gouvernement, comme l'a relevé le Haut-Conseil pour le climat en 2019. Signe de la montagne qu'il reste à gravir, dans son rapport, l'institution note également que seuls 33 000 logements rénovés ont été labellisés au niveau BBC en 2017.

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Une des raisons à cela est peut-être l'approche étape par étape actuellement promue : chacun•e réalise de petits travaux au lieu d'oeuvrer à la rénovation globale de son logement. Or, « aucun scénario pour une neutralité carbone en 2050 n’est compatible avec des rénovations par étapes, qui ne permettent pas de faire des économies d’énergie suffisantes », indique au Monde Jean-Baptiste Lebrun, le directeur du Réseau pour la transition énergétique (Cler). 

Un nombre croissant de spécialistes militent désormais pour que ces rénovations deviennent obligatoires, lors des ventes immobilières, par exemple. Une solution qui nécessiterait un fort soutien financier de l'Etat, par des subventions directes ou par des prêts à taux zéro sur de longues durées.

De quoi, en même temps, créer de nombreux emplois non délocalisables, et lutter contre la précarité énergétique : 6,7 millions de Français•es auraient des difficultés à payer leurs factures de chauffage, selon l'Observatoire national de la précarité énergétique. Hélas, l'Etat ne semble pas décidé à emprunter cette voie, alors que se décident actuellement les modalités de relance à la crise. A lire dans le Monde (abonnés). 

63 députés contre les chasses traditionnelles

Gare au coup de tromblon ! Dans une tribune publiée lundi 8 juin, 63 député•e•s demandent la fin de certaines méthodes de chasse traditionnelle parmi les plus barbares

Déterrage des blaireaux et renards (appelé vénerie souterraine), chasse des oiseaux à la glu ou à la tendelle (avec une pierre)... Dans le viseur de ces élu•e•s presques tou•te•s issu•e•s de la majorité de la République en marche à l'Assemblée nationale, une série de pratiques ancestrales de chasse particulièrement ragoûtantes.

« Ces modes de capture n’échappent à la qualification de braconnage qu’à titre dérogatoire, sur une portion limitée du territoire français ou pour une espèce donnée », notent les signataires de la tribune, pour qui ces « pratiques archaïques persistantes sont devenues politiquement indéfendables ».

Si les auteur•rice•s de cet appel défendent l'idée quelque peu intrigante d'une chasse vertueuse, dite « du XXIème siècle », elle et ils demandent « d’acter l’abandon définitif de ces pratiques incompatibles avec la reconnaissance du bien-être animal ». Sans indiquer toutefois si une proposition de loi est en cours d'élaboration, ou si elles et ils s'en remettent entièrement à l'exécutif. A lire dans l'Opinion.

La Sologne s’engrillage

Il est une autre astuce de chasseur qui gagnerait à être tristement connue. En Sologne, des chasseurs engrillagent la forêt pour retenir leurs proies

Pour s'assurer un gibier abondant, de riches propriétaires de cette zone forestière du Centre-Val de Loire ont une redoutable technique. Ils clôturent leur terrain en partie, puis ils attirent le gibier avec de la nourriture en abondance, avant de refermer le piège.

Au total, ce sont plus de 4000 km de grillage qui ont ainsi été déployés en Sologne. Un phénomène qui s'est accentué pendant le confinement, d'après des chasseurs interrogés par France Info

Le reportage de France Info sur l'engrillagement de la Sologne

Résultat : des animaux coincés et agonisant le long des grillages pour avoir tenté de s'échapper ; des concentrations anormalement élevées d'animaux potentiellement vecteurs de maladies dans des espaces restreints ; des mammifères condamnés en cas d'incendie ou de sécheresse. 

Cette pratique, qui consiste en quelque sorte à chasser dans un zoo, est autorisée en France. Chasseurs, défenseurs des animaux ou encore le député (PS) du Cher, François Cormier Bouligeon, demandent le vote d'une loi pour interdire la chasse dans les propriétés closes. A lire (et à voir) sur le site de France Info

Cesser le nettoyage mécanique des plages

Afin de préserver la biodiversité, certaines localités côtières cessent petit à petit de nettoyer leurs plages mécaniquement. 

Pour « faire propre » à l'arrivée des touristes, de nombreuses communes passent leurs plages au crible. De larges tracteurs ratissent le sable à 20 centimètres de profondeur pour récupérer les déchets qui s'y trouvent. Empêchant ainsi la vie de s'y développer, les oiseaux de se nourrir et de nidifier. Cette pratique accélère également l'érosion des sols : les dunes deviennent instables et cessent de jouer leur rôle de barrière contre la montée des eaux. 

Or, comme le raconte Reporterre dans un riche reportage, certaines municipalités ont décidé d'oeuvrer au nettoyage de certaines portions de leurs plages à la main. 

C'est le cas de Concarneau (Finistère), de Carnac (Morbihan) ou du Grau-du-Roi (Gard). Dans cette dernière, après trois ans de nettoyage manuel, « nous avons vu apparaître des îlots de végétation, alors qu’auparavant la plage était complètement rase, raconte à Reporterre un garde du littoral. Nous avons également vu émerger un nouvel embryon de cordon dunaire en milieu de plage. Beaucoup d’oiseaux qu’on ne voyait pas avant ont commencé à fréquenter la plage, comme des huîtriers pies, des gravelots à collier interrompu… »

Les algues malodorantes reviennent en même temps que la biodiversité. Ça ne fait pas propre, mais ça ressemble à la vie. A lire dans Reporterre

Peut-on accuser les chauves-souris de tous les maux ?

Avec sa dégaine de vampire, elle a tout du coupable désigné. Ebola, la rage, et peut-être la Covid-19... La chauve-souris a servi de véhicule à plusieurs zoonosesmaladies d'origine animale qui se sont transmises aux humains. Pour autant, peut-on faire de ce mammifère volant le bouc émissaire de tous nos maux ? Eléments de réponse dans cette vidéo du Monde. 

© Le Monde