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Chaque année, les Etats accordent 1 800 milliards de dollars de subventions qui nuisent au vivant

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Argent sale. Des sommes colos­sales sont ver­sées chaque année sous forme de sub­ven­tions et ont pour effet (sec­ondaire) d’ac­célér­er la destruc­tion d’é­cosys­tèmes et l’ex­tinc­tion d’e­spèces, pointe un nou­veau rap­port.

La « B Team » est une organ­i­sa­tion inter­na­tionale de grand·es patron·nes engagé·es pour la planète (et dont le bilan en la matière n’est d’ailleurs pas tou­jorus reluisant) par­mi lesquels fig­urent Richard Bran­son (cofon­da­teur de Vir­gin) Emmanuel Faber (ex PDG de Danone) ou Isabelle Kocher (ex direc­trice générale d’Engie). Jeu­di, elles et ils ont pub­lié un rap­port qui dresse le som­bre bilan des sub­ven­tions néfastes pour l’en­vi­ron­nement. Une somme qui se monte à près de 1 800 mil­liards de dol­lars (1 500 Mds€) chaque année, soit 2% du pro­duit intérieur brut (PIB) mon­di­al. Les secteurs des éner­gies fos­siles, de l’a­gri­cul­ture et de l’eau en con­cen­trent plus de 80%.

En tête des secteurs les plus sub­ven­tion­nés : les éner­gies fos­siles, l’a­gri­cul­ture, l’eau, la foresterie, la con­struc­tion, les trans­ports, la pêche, et les activ­ités de minage. © B Team

« Ce chiffre, notent les auteur·rices, est prob­a­ble­ment une sous-esti­ma­tion car les don­nées de beau­coup de pays man­quent ou sont lacu­naires ». En effet, l’é­tude éval­ue à 640 mil­liards de dol­lars par an les sommes reçues par le secteur des éner­gies fos­siles quand le Fonds moné­taire inter­na­tion­al (FMI) estime que ce chiffre atteignait 5 900 mil­liards de dol­lars en 2020 (Vert). L’é­val­u­a­tion des sub­ven­tions néfastes allouées à l’a­gri­cul­ture se rap­proche en revanche de celle de l’ONU (Vert), à 520 mil­liards de dol­lars par an.

« Cer­taines sont mis­es en place avec de bonnes inten­tions : pro­mou­voir le développe­ment économique, accroître la sécu­rité ali­men­taire ou garan­tir l’ac­cès à l’eau potable », recon­nais­sent les auteur·rices « mais les inten­tions économiques ou sociales man­quent trop sou­vent de con­sid­éra­tion pour les impacts envi­ron­nemen­taux ». Elles et ils pren­nent pour exem­ple les sub­ven­tions aux exploita­tions bovines et à la pro­duc­tion de soja au Brésil, et leur rôle dans la déforesta­tion, ou encore les sou­tiens aux agro­car­bu­rants en Europe qui encour­a­gent l’ex­ten­sion de ter­res arables au détri­ment de la bio­di­ver­sité.

« Pourquoi la réforme de ces sub­ven­tions importe à des cham­pi­ons du busi­ness ? », inter­roge la « B Team » dans un com­mu­niqué. « C’est assez sim­ple. Une planète en bonne san­té rend la prospérité pos­si­ble. Cela per­met au busi­ness de s’é­panouir. » Si la néces­saire pro­tec­tion des hommes et des écosys­tèmes ne suff­i­sait pas à con­va­in­cre les respon­s­ables poli­tiques d’agir, peut-être la sauve­g­arde du busi­ness emportera-t-elle leur con­vic­tion ?