Édito

À quoi bon sauver le climat sur une planète morte ?

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À l’oc­ca­sion de la 15ème con­férence mon­di­ale sur la bio­di­ver­sité (COP15), Vert passe en édi­tion spé­ciale pour vous faire vivre ce som­met majeur de l’in­térieur, et vous racon­ter les défis et les solu­tions à notre portée.

En France, cet été infer­nal a fait naître de nom­breuses et salu­taires con­ver­sa­tions — des machines à café aux plateaux de BFM TV — chez de bonnes volon­tés enfin décidées à « sauver la planète ».

Or, « la planète », boule de gaz et métaux divers qui orbite autour du Soleil, va bien, mer­ci pour elle. Ce sont ses habitant·es – dont nous sommes — qui se trou­vent en grand péril.

Tous les voy­ants sont au cramoisi. La moitié des espèces ani­males ou végé­tales ont entamé une migra­tion vers les pôles ou les som­mets à la recherche de fraîcheur. Sur les huit mil­lions d’e­spèces que compterait la Terre, un mil­lion d’entre elles sont déjà men­acées de dis­pari­tion à moyen terme. En 50 ans, 70% des pop­u­la­tions de vertébrés sauvages ont été anéanties (notre arti­cle).

Sur­ex­ploita­tion, bra­con­nage, déforesta­tion, pol­lu­tions divers­es, déplace­ment d’e­spèces inva­sives : nous avions com­mencé à érein­ter nos colo­cataires bien avant que la crise cli­ma­tique, que l’on doit aus­si à nos activ­ités, ne s’en mêle. Or, le cli­mat est aujour­d’hui la troisième cause de déclin de la bio­di­ver­sité.

D’au­cuns oublieraient par­fois que nous sommes tissé·es du même fil que le reste du vivant. Nos con­génères nous nour­ris­sent, nous oxygè­nent, nous soignent et peu­plent depuis tou­jours nos corps comme nos esprits. Cli­mat et bio­di­ver­sité sont les deux côtés d’une même pièce que nous ne devons pas jouer à pile ou face.

En out­re, n’en déplaise aux vendeurs d’aspi­ra­teurs à CO2 et autres papes tech­noso­lu­tion­nistes qui font com­merce de la foi dans l’in­no­va­tion à des consommateur·rices cré­d­ules ; aujour­d’hui et jusqu’à la fin des temps, ce sont les végé­taux et les sols (vivants) qui absorbent le mieux nos excès car­bonés et nous pro­tè­gent d’un réchauf­fe­ment plus grave encore, comme l’ont récem­ment rap­pelé les sci­en­tifiques du Giec. Dans des ordres de grandeurs incom­pa­ra­bles.

Au reste, une planète où nous auri­ons domp­té le cli­mat au détri­ment de tout ce qui vit vaudrait-elle la peine d’être habitée (de nous) ?

Réduc­tion de la men­ace anthropique et cli­ma­tique, pro­tec­tion et restau­ra­tion des écosys­tèmes ter­restres et marins, et le tout dans le respect des droits humains et des moyens de sub­sis­tances des peu­ples ; les États qui se ren­dront à la 15ème con­férence mon­di­ale sur la bio­di­ver­sité (COP15) qui s’ou­vre cette semaine à Mon­tréal auront le devoir impérieux de sceller un accord his­torique pour enray­er la cat­a­stro­phe.

Pour l’oc­ca­sion, Vert passe en édi­tion spé­ciale pen­dant les deux prochaines semaines pour vous faire vivre ce som­met majeur de l’in­térieur, et vous racon­ter les défis et les solu­tions à notre portée.